Greta Thunberg part en voyage

15 août 2019 § Commentaires fermés sur Greta Thunberg part en voyage § permalien

Copie du tweet supprimé depuis les invectives




     Il devient difficile de s’exprimer librement sans qu’aussitôt une meute se lance dans l’invective à votre égard si vous n’avez pas l’heur de lui complaire. 
     L’information circule aujourd’hui à la vitesse de la lumière et pourtant nombreux sont ceux qui ne prennent nullement la peine de se renseigner avant de porter un jugement définitif, comminatoire et pour tout dire digne d’un Savonarole ou d’un Saint-Just. 
     Je lisais tout à l’heure les réactions incendiaires au tweet d’une collaboratrice du ministre de l’agriculture qui, faisant preuve d’humour lors de son départ en vacances, moqua la jeune suédoise Greta Thunberg qui préfère le bateau à voile pour traverser l’océan plutôt que l’avion, non à cause de ses origines Viking, mais au prétexte que ce dernier pollue. Et le bateau de course sur lequel elle va naviguer, de quoi est-il fait ? Coque en carbone assurément (dérivé acrylique issu du pétrole) ! Et le moteur obligatoire ? Fonctionne au fuel ! Et les instruments, les cordages, les voiles, les mâts, les panneaux solaires ? Pas fabriqués manuellement que je sache et avec du vent… Soyons sérieux, rien n’est totalement écologique. Quel que soit le moyen de transport, il y a ou il y a eu émission de carbone. 
     L’une et l’autre sont donc identiquement coupables, puisque la saison est désormais à la culpabilité. Car, si le charme désuet du bateau à voile vaut autant celui plus moderne de l’aéroplane, même si les paysages qu’on a le temps d’admirer défilent avec la même apparente vitesse et paraissent tout autant monotones vus d’en haut ou au ras des vagues, leurs émissions de CO2 sont comparables. 
     Quant à alimenter la rumeur polluante, en revanche, l’une a tout faux car il suffit de savoir que l’air est composé à 78 % d’azote, 21 % de dioxygène et 1 % d’autres gaz dont 0,04 % de CO2. De ce dernier taux, qui reste pratiquement constant depuis des lustres, l’humain y contribue à hauteur de 4 %, soit 0,0016 % de son total, c’est-à-dire une broutille, que dalle, pas même une roupie de sansonnet, une clopinette. Le principal gaz à effet de serre étant la vapeur d’eau, indispensable par ailleurs pour tempérer la planète. Et pour conclure ce cours de mathématiques à usage des classes primaires que Greta Thunberg peut réviser, voire apprendre, lors de sa traversée, finissons-en une bonne fois pour toute avec l’affirmation qui voudrait que le CO2 soit un poison et un polluant. Au risque de déplaire, il n’est ni l’un ni l’autre, mais l’une des molécules les plus importantes et tout à fait indispensable à la vie, non seulement des plantes, mais de l’humain qui meurt lorsque sa concentration est inférieure à 400 ppm dans ses poumons lors de la respiration. 
     Rien toutefois ne vous oblige à le croire et continuer à faire en sorte de remettre en service le char à bœufs pour voyager. Non seulement vous pourrez cueillir des marguerites sans ralentir le mouvement, les effeuiller en lutinant, mais faire également quelques exercices corporels et haletants pour nourrir vos bronches de ce gaz tant décrié avant de rejoindre l’attelage. À supposer, tout d’abord que vous n’envisagerez pas de traverser l’océan, les bovins n’y étant pas entraînés, ensuite que les bœufs ne déféqueront pas, ne rumineront ni ne boiront, parce que tout cela, aux regards de nos nouveaux Don Quichotte, est éminemment déconseillé. 
     Alors bon vent à Greta Thunberg sur sa coque carbonée et bonnes vacances à Béatrice Frecenon ainsi qu’à tous ceux qui vont et viennent d’une manière ou d’une autre.

Journal (extraits)

6 juin 2019 § Commentaires fermés sur Journal (extraits) § permalien

Un wagon de troisième classe – 1862 – Daumier – National Gallery of Canada

3 juin

     Si gouverner c’est prévoir, ce n’est pas imaginer des romans de science-fiction.
     J’apprends que nos députés, qui n’ont pour eux que le nombre et non le pouvoir de convaincre pour adopter des textes législatifs, viennent de voter en commission une proposition de loi interdisant, pour dans vingt ans, l’achat de véhicules à énergies fossiles.
     S’il y a une décision imbécile, c’est bien celle-ci.
     Tout d’abord parce que nul ne sait ce que le monde sera dans vingt ans. Et certainement pas ce que seront les possibilités des carburants fossiles.
    Ensuite parce qu’il est fort probable que le rejet d’aujourd’hui vis à vis de ces carburants ne soit plus de mise demain, leur mise en cause dans le changement climatique étant minime. Et s’il s’agit d’autres raisons, comme les encombrements ou la pollution, les nouveaux véhicules qui ne pourront qu’émerger participeront du même phénomène, comme aux siècles passés carrosses, diligences, voitures à cheval et chaises à porteur. Il n’est que de constater par ailleurs les soucis de cohabitation que provoquent actuellement les trottinettes électriques, au demeurant aussi polluantes abandonnées et dangereuses, sinon plus, que les automobiles.
     Enfin, ces élus ne l’ont pas été pour faire des effets d’annonce mais bien pour légiférer intelligemment. Or tout se passe comme si, avec cette loi, on voulait caresser dans le sens du poil, afin de le récupérer en tout ou partie, un électorat d’écologistes arrivé en troisième place aux dernières élections, et non par conviction profonde.
     Les écologistes ne sont pas des gens fréquentables. Versatiles, ils votent au gré d’une humeur vagabonde. D’autre part, espérant un monde imaginaire, ils s’émerveillent à la manière d’Alice des petits lapins creusant leurs terriers, ou rêvant de coquelicots sans jamais les voir pour la bonne raison qu’ils ne sortent pas des villes ou au mauvais moment lorsque la saison est passée.
     Leur univers est miniature, ils ignorent que la terre est vaste et partant la moindre fourmilière leur devient un obstacle insurmontable envahissant l’espace. Ils prônent la décroissance pour un retour aux sources. ils n’obtiendront que la ruine.
     Gouverner c’est prévoir ; ce n’est pas interdire. C’est donner les moyens à la société de croître et non de régresser. C’est espérer et non craindre. C’est vivre et non végéter.
     Nos élus actuels végètent dans l’inconscience et l’inconsistance. Ils ignorent le formidable pouvoir de l’Homme, non seulement à s’adapter, mais aussi et surtout à trouver des solutions. Demain de nouvelles énergies émergeront (l’hydrogène, la fusion nucléaire et d’autres à découvrir) et ne seront pas produites par le vent ou le soleil éminemment capricieux.

4 juin

     Passage rapide au palais de justice pour remettre une demande de reconduction de curatelle au greffe des tutelles.
     Ai croisé dans un couloir une jeune femme avec une trottinette électrique. Elle marchait à côté, au contraire d’autres qui l’auraient utilisée sans vergogne malgré l’exiguïté du lieu.
     Elle avait l’air un peu stupide avec cet engin que j’évoquai hier et connu pour enfant.
     Cette invention sortie du cerveau d’insensés est une calamité. Outre le fait qu’elle est cause d’accidents désastreux, elle est polluante par sa batterie ainsi que par sa durée de vie qui est estimée à une trentaine de jours, consommatrice d’énergie, et surtout utilisée en dépit du bon sens par de jeunes (et moins jeunes) idiots qui se croient tout permis. De plus, n’ayant pas effort à fournir, elle ne permet aucun exercice physique à ses pratiquants.
     Cet engin ne sert à rien.

     Proposition imbécile d’écologistes convaincus d’œuvrer pour le bien de la collectivité : supprimer en les interdisant les vols sur les parcours où les trains ne mettent pas plus de temps pour les effectuer que les avions.
     Une seule conséquence à retenir : l’afflux de voyageurs ne pourra être résorbé par la SNCF qu’à la condition de doubler les lignes. Imagine-t-on les dépenses à effectuer pour ce faire, la pollution qu’entraînera une telle débauche de ferraille et de béton, le coût en énergie des trains supplémentaires et les gares envahies par des voyageurs exaspérés par les retards récurrents du transporteur ? Non, on propose sans réfléchir. À croire que le cerveau de nos élus se ramollit et fond rien qu’à l’évocation d’un réchauffement climatique.
     Ruffin, à l’origine de cette proposition souhaite voir les hirondelles, comme si l’avion, sous-entendu, les décimait. Il n’a qu’à venir ici, j’en ai vu voler hier au ras des blés ; signe d’orage.
     Proposition reprise par Batho qui pratique la surenchère pour se faire remarquer, prouver qu’elle existe : tous les trajets en avion pouvant s’effectuer en deçà de cinq heures par le train sont à supprimer et à remplacer par ce moyen de transport et sans doute la voiture, le cheval ou à pied, voire le bateau à rames pour se rendre au Maroc par exemple (environ 3 h d’avion) ou en Israël (environ 4 h 30) si nous voulons aller plus loin dans l’emphase.
     Les imbéciles ont de superbes jours devant eux.

Chemin

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