Le choix

25 juin 2024 § Commentaires fermés sur Le choix § permalien

Carte interactive extraite du site data.gouv.fr

   Ma décision est prise. Je n’y reviendrai pas. Je sais vers qui ira ma voix pour ce premier tour de législatives imprévues.

   Aux derniers sondages, deux blocs se détachent sans permettre à l’un des deux une majorité absolue. Bien que les suppositions émises avant connaissance des résultats du premier tour demeurent incertaines d’une part, et que l’élection à deux tours d’un député de France d’autre part n’est en rien comparable à celle d’une liste à un tour pour la représentation européenne, le choc que la nation a subi l’autre jour en la noyant sous la marée des populistes de droite, laisse supposer que ces derniers infesteront le Palais Bourbon.

   Le gigolo du selfie, qui mime Chirac dans toutes ses apparitions publiques et télévisuelles sans en avoir la culture, la classe et l’intelligence, n’a rien à proposer que son sourire « Émail Diamant », dentifrice à l’efficacité trompeuse malgré la publicité qui date de plus d’une centaine d’années. Mais il y a toujours des gogos aux dents jaunies de nicotine pour y croire. Les mesures qu’il égrène, changeantes selon les jours ou les questions des journalistes, sont vaines et inapplicables. Quand bien même seraient-elles en partie efficientes, les relents fascistes qui se dégagent des attitudes, des paroles ou pire, des non-dits de cette secte plus que parti, avec Ciotti en parangon fanfaron des girouettes et hier encore opposé à quelques mesures, dont celle des retraites, font que ce mouvement n’aura jamais mon bulletin de vote. Qui les approuve dans les urnes, est donc un prosélyte du despotisme ou doit avoir un QI de bulot. De Néron à Poutine en passant par Hitler, les cadavres ont jonché la route de ces humanistes aux canines acérées. On l’a vu également en Grèce il y a peu. À écouter Bardella, refusant le poste de Premier ministre s’il n’obtient pas la majorité absolue pour gouverner comme bon lui semble, prouve bien sa propension à l’autoritarisme. Il veut les pleins pouvoirs. Comme qui ? Pétain ! Je note enfin que lors de leurs conférences de presse, et notamment aujourd’hui celle de Bardella exposant pompeusement la vacuité de son programme de gouvernement, avant même de savoir s’il sera ministre, le drapeau tricolore est bien solitaire sans son complice de l’Europe à ses côtés. La preuve que ces gens-là sont des foutriquets sans stature, anti européens.

   Je ne voterai donc pas pour un paltoquet tendance nationaliste, quoi qu’il dise à ce propos.

   Pas plus que je ne voterai pour un candidat de l’autre rive, le Nouveau Front populaire, guère plus aimable. Rien ne rassemble les participants de ce salmigondis opportuniste. Il n’est pas utile de rappeler les différences respectives de ceux qui composent le ragoût. Les uns sont aussi démocrates qu’un Maduro dont l’élection est sujette à caution, et c’est peu dire, les autres se chamaillent à coups de punitions écologiques quand les socialistes acceptent de voir sans frémir débouler un Philippe Poutou et sa bande d’anticapitalistes primaires partisans du grand soir, tandis qu’un PC à l’agonie avale des couleuvres sans mot dire. Les cent cinquante députés qu’ils auront peut-être à eux tous ne tarderont pas à s’écharper avant d’exploser façon puzzle dès qu’un projet de loi satisfera les uns et non les autres. Quant à Mélenchon, petit dictateur regrettant Staline, il assassine, en les éjectant, les quelques-uns qui lui déplaisent avant de réclamer à tue-tête le poste de Premier ministre. S’imaginant Érébos, ce Dieu qui naquit du Chaos ? Mais on ne lui a rien demandé, sinon de se taire.

   Il ne me reste donc, pour le premier tour, qu’un candidat de l’ancienne majorité. Celui qui m’intéresse est le sortant de ma circonscription. Je voterai pour lui. Avec l’espoir que beaucoup auront la même sagesse, non pas pour faire plaisir à Macron, ce dernier ne se représentera pas dans trois ans et sa lettre aux Français parue dans la presse, passablement pathétique, le rappelle et promet des changements, mais, afin d’éviter le désordre d’une chambre ingouvernable, la même sagesse donc pour que les hommes et les femmes de bonne volonté (dans le sens humaniste de Jules Romains) se rassemblent et s’unissent pour donner au monde la vision de la France éternelle, celle du progrès, de la tolérance, du droit et non celle rabougrie de la déchéance autocratique.

   Au premier tour je choisirai donc avant d’éliminer, vous savez qui, au second.

   Alea jacta est

La honte !

13 juin 2024 § Commentaires fermés sur La honte ! § permalien

 Ésaü vendant son droit d’aînesse – Matteus Stom, 1600, Berlin Picture Gallery

   Il n’y a rien d’autre à dire après l’engouement passager d’une majorité de Français votant pour la vacuité d’un programme. La honte !

   Le fascisme ne mène à rien. Sinon vers les horreurs des conflits armés. Or les dirigeants du RN sont issus des gènes de fascistes notoires dont ils vénèrent les cendres entassées dans les corps de Poutine, Trump et autres dictateurs. Et si certains des adhérents de ce parti n’ont pas été élevés dans la haine et le déshonneur, du moins acceptent-ils d’en accepter les conséquences. Peut-être même les attendent-ils avec gourmandise.

   Quant à la multitude des votants qui n’ont pas compris ce que sont ces gens-là, prétextant sottement qu’il faut les essayer pour voir, comme on essaie des godasses parce qu’elles n’ont pas été encore à la manœuvre, laissez-moi vous dire que le chemin que suivront ces pompes éculées nous conduira vers le gouffre.

   Au nom de la démocratie. Le hic est que ces gens-là n’ont été, ne sont et ne seront jamais des démocrates.

   Mais il suffit ! Je sais que nul argument ne convaincra ceux qui, par désespoir de n’être pas entendus, par égoïsme surtout ont voté pour eux. À longueur de selfies ils ont approuvé les critiques que ces populistes distillent en n’apportant aucune solution. Et pour cause. Les dirigeants du RN ne pensent pas à la France, ils ne pensent qu’à eux-mêmes et au pillage à venir, à la destruction des valeurs qui ont bâti notre pays. Ceux qui les écoutent ne vont pas au-delà de ces dénigrements qui semblent calmer leur colère. Comme les moutons de Panurge suivant la mélodie d’un pipeau. Comme des alouettes vers le mirage d’un miroir au reflet de ciel bleu. Comme les Anglais écoutant Johnson et Farrage.

   Las ! La honte alors posera sur la France son étendard morbide.

   Car les dictateurs sont nombreux à vouloir les rejoindre. Ciotti (ce polichinelle, archétype de l’autocrate devenu modèle de l’adhérent RN, par ses agissements du début de semaine, investissant, tout seul comme un grand, ce qu’il estime son royaume, le siège du parti, à l’image de Poutine investissant l’Ukraine) Ciotti donc qui, craignant pour sa prébende, s’est empressé de tourner avec le vent. Lamentable girouette vendant son âme au Diable. Lisez l’Ancien Testament, magnifique roman de science-fiction encore à ce jour inégalé. Allez au tout début, la Genèse, chapitre XXV, verset 29, et vous lirez l’histoire édifiante infiniment ressassée d’Ésaü (grand, fort et velu, apparence contraire de Ciotti mais tout aussi stupide) troquant son droit d’aînesse pour un plat de lentilles. Il perdit par la suite l’héritage d’Isaac son père.

   Ce qui pend au nez comme un sifflet de deux sous à ceux n’ayant aucun sens de l’honneur.

   La honte ! Il n’y a rien d’autre à dire, face au monde effaré de ne plus voir en la France la démocratie qui forgea l’histoire si les votes se répètent dans quelques jours.

Récapitulons

22 avril 2017 § Commentaires fermés sur Récapitulons § permalien

Drapeau de l’Europe – Wikipédia

Or donc, la campagne du premier tour de l’élection présidentielle touchant à sa fin, il nous avait semblé utile de faire le point sur les principaux candidats en lice, mais pour avoir trop tardé à l’éditer, ce billet n’apparaîtra pas. Par respect pour les consignes qui obligent au silence.

Nous y reviendrons peut-être dans les quinze prochains jours, selon les résultats.

Nous nous bornerons donc à commenter des réactions qui ne sont pas sans nous étonner et dénotent chez ceux qui les partagent un état d’esprit quelque peu étroit.

La première est celle qui consiste à penser qu’une frontière est infranchissable. Un peu comme ces propriétaires de villas entourées de murs, de portails et de volets clos et qui pourtant se font régulièrement cambrioler alors que leurs voisins sans clôture sont exempts de telles immixtions. Il apparaît que guérites et miradors sont rassurants mais ne servent à rien. Pas plus qu’un chien de garde qu’il est loisible d’endormir.

La seconde concerne la justice qu’on dit laxiste. Il suffit à tout un chacun d’assister à un procès d’assises ou de correctionnelle pour constater qu’il n’en est rien. Les victimes sont prises en compte et les délinquants condamnés. Quant à savoir si ces derniers effectuent leur peine, la réponse est oui, même si celle-ci est amputée de quelques années de grâce qui sont loin d’être automatiques et si importantes qu’on le croit couramment. C’est oublier que les années de préventive comptent également dans l’accomplissement de la peine. Pour exemple, celui du dernier dingue qui a tué un policier sur les Champs Élysées. Sur les dix-sept années de prison auxquels il fut condamné, quatorze furent effectuées. Il était normal qu’il en sortît un jour, à moins de penser que tous les délinquants seront des récidivistes qu’il faut enfermer à vie. Bonjour l’espoir et le nombre de cellules qu’il faudrait bâtir !

Parmi tous les mensonges et pétitions de principe qui furent débités lors de ces dialogues pré-électoraux, il en est un qui caresse l’égoïsme qui nous caractérise : celui des migrants. Ils ne sont en rien les vecteurs de tous nos maux, pas plus que les sans papiers d’ailleurs dont il est faux de croire qu’ils bénéficient de plus d’avantages que les pauvres qui peuplent nos rues. Ce chapitre serait trop long si nous le développions, mais il suffit de se dire que nul ne quitte sa maison, sa famille, ses attaches de gaieté de cœur pour comprendre qu’ils ne sont en rien ces hordes malveillantes qu’on se plaît à décrire. Depuis la nuit des temps ces transferts existent et ont fait la grandeur des pays qui les accueillent. Et ce ne sont pas les quelque milliers qu’ils sont qui ruinera une économie, quelle qu’elle soit.

Nous pourrions évoquer le chômage que l’on pense éradiquer en abandonnant l’Europe et l’Euro. Au contraire, l’union a toujours fait la force des peuples et si quelque chose doit être accomplie, c’est œuvrer au sein de cette union pour qu’elle devienne plus forte face aux puissances qui existent ou émergent et domineront, araseront, absorberont, qu’on le veuille ou non, les petits états dérisoires aux monnaies de pacotille.

Il y aurait tant à dire encore que ce billet deviendrait un ouvrage en plusieurs volumes. La santé, l’éducation, la recherche, la défense, la nature, l’industrie, le nucléaire, tous ces domaines, et d’autres, dans lesquels, quoi qu’en disent nationalistes et passéistes, nous connaissons réussite et savoir-faire, ne sont pas à réformer. À développer, car toute technologie, tout savoir, toute institution, tout art progresse grâce aux nouvelles connaissances, découvertes, idéaux ou encore volonté. Cette évolution ne pourra se faire que grâce à l’Europe, à l’instar de la maîtrise de la fusion nucléaire, qui, si elle doit advenir, ne le sera que grâce à la réunion internationale des cerveaux œuvrant à Cadarache.

Demain quand vous irez voter, n’oubliez pas que la France, si grande soit-elle, ne l’est que parce qu’elle est un maillon de la puissance européenne.

Un maillon seul, détaché d’une chaîne, n’a jamais pu entraîner une mécanique.

Primaires Juppé-Fillon

26 novembre 2016 § Commentaires fermés sur Primaires Juppé-Fillon § permalien

Je n’ai jamais voté à droite, hormis Chirac pour éviter Le Pen lorsque le stratège de pacotille Jospin fut éliminé. Je ne recommencerai pas, surtout si Fillon se retrouve face à la Marine nationaliste. Je les laisserai discuter entre eux du Vercingétorix, de Clovis et de Jeanne d’Arc. Quelle que soit l’issue, en effet, le cataclysme aura lieu, alors autant ne pas y avoir participé.

Puisque Fillon aime l’histoire, surtout de France, et qu’il l’arrange à sa manière, disons simplement qu’avec lui c’est le retour au moyen âge, à l’obscurantisme, voire à l’inquisition ou, plus sûrement, à l’esclavage des serfs quand ceux-ci, taillables et corvéables à merci, étaient ponctionnés et hachés menus alors que seigneurs et curés, non seulement se tournaient les pouces, mais de plus étaient exonérés des taxes, gabelles et autres impôts.

Ne vous y fiez pas, je ne serais pas étonné qu’à force d’en avoir avalé sans piper mot sous le royaume ombragé de l’autre excité, le Fillon se fût mué en couleuvre tentatrice du pommier d’Eden.

Son concurrent Juppé aime aussi l’histoire, mais d’une manière plus progressiste, plus intelligente, plus exacte en un mot. De même tendance politique certes, mais issu des lumières, de l’instruction, de l’ouverture d’esprit, de la tolérance. C’est sans doute à cause de ça qu’il n’a aucune chance, tant une grande majorité des électeurs de droite est bornée et inculte.

Quant à la gauche, qui va se perdre dans des primaires imbéciles et une multitude de candidats où des Laurel et Hardy vont se frotter à d’autres Buster Keaton ou Charlot de seconde zone, elle ferait bien d’y prendre garde, car voter demain Fillon pour cette répétition générale de la présidentielle espérant qu’il sera plus aisé de le battre ensuite, est une vue de l’esprit tant la tendance actuelle est à l’alternance.

Alors, à choisir, je préfère encore Juppé, l’homme des lumières progressiste, à Fillon, l’homme de l’ombre rétrograde.

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