Violents et violeurs

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Ajax violentant Cassandre dans le temple d’Athéna
Fresque de l’atrium de la maison de Ménandre, Pompéi
50-79 apr.JC
Musée national de Naples

   Démocrite affirmait que « Nombreux sont ceux qui commettent les pires forfaits, mais fournissent d’excellentes raisons. » 
   A priori je constate que rien n’a guère changé depuis deux mille cinq cents ans. 
   Il ajoutait, deux pensées plus loin, compilées par Stobée, que « C’est dans les actes et la conduite qu’il faut rechercher la vertu, et non en paroles. » 
   À relire régulièrement les philosophes grecs d’avant et après Socrate, on se demande pourquoi tant d’auteurs son venus ensuite pour n’apporter rien de plus. Car tout est dit, de Thalès, le premier philosophe, jusqu’à Marc Aurèle en passant par Platon, il n’y a qu’à puiser pour se fixer une conduite de vie. 
   Ce qu’un bon nombre de nos contemporains ne font et ne feront jamais. 
   Quand j’entends par exemple ces hommes violeurs ou violents, dont certains se posent en censeurs, théologiens et autres moralisateurs, s’embrouiller dans des palabres incertains allant jusqu’à la palinodie pour se justifier et affirmer la main sur le cœur que le revirement du jour n’est dû désormais qu’au souci de vérité, la crainte d’un jugement hâtif et forcément accusateur ayant précédemment développé en eux l’exigeant besoin de nier d’emblée toute faute, quand je les entends minimiser leurs forfaits la nausée me submerge et me révulse ; mais ils ne dupent qu’eux-mêmes. Quand, de plus, l’un d’entre eux ose citer plus de quatre vingt fois le nom d’une victime dans un livre qu’il fait paraître, répandant ses turpitudes en tartines indigestes, c’est en rajouter à l’ignominie, démontrer qu’aucune morale, aucune règle ne conduit la vie qu’il mène et prouver par là-même d’une quasi certitude les actes qui lui sont reprochés. 
   Il n’est pas nécessaire de nommer ces capons, doublement criminels en actes et en paroles, non par crainte – il ferait beau voir et d’ailleurs tout le monde les reconnaîtra – mais tout simplement parce que les sortir du néant qui leur convient serait trop grand honneur pour eux qui n’en ont pas. Ils feraient mieux d’avoir la décence de se taire, même après avoir purger leur peine, car ils ne sont que bassesse. Le véritable truand – et je me répète sans aucun doute – qui reconnaît ses crimes, les assume, est plus respectable que ces lâches qui frappent ou violent une femme puis se tortillent, gluantes anguilles, lorsqu’ils tentent, pris dans la nasse, d’échapper à la justice.

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