Avantages de la retraite à points

15 décembre 2019 § Commentaires fermés sur Avantages de la retraite à points § permalien

15 décembre 
     Noël approche et les grévistes acharnés à s’opposer à la réforme des retraites menacent de poursuivre le mouvement, faisant craindre l’impossibilité pour beaucoup de se réunir en famille ou de partir en vacances. Dans la lutte des classes le Père Noël n’existe pas, et on se moque bien du P’tit Jésus. 
     Que reproche-t-on d’ailleurs à cette réforme ? Pour les uns, majoritairement du secteur public, la perte d’avantages, qu’ils ne perdront pas puisque ne s’appliquant qu’aux nouveaux venus, pour d’autres le report d’un départ après 64 ans, qu’une majorité ne subira pas puisque uniquement à l’usage de ceux nés à partir de 1975. Or il est amusant de constater que les seuls qui devraient manifester leur mécontentement, ceux qui précisément bénéficieront des avantages de la retraite à points, les salariés du privé, ne disent rien ou pas grand-chose. À croire qu’ils en ont compris les bienfaits, à la différence des réactionnaires syndicaux qui prétextent sa mise en pratique pour montrer qu’ils existent toujours. 
     Prenons un exemple. Je suis à la retraite. Je l’ai prise à 61 ans. Il était inutile que je continuasse à travailler ou pointer au chômage, je n’aurais rien gagné de plus à l’époque. Ma pension se divise en trois versements. L’un émanant de la CARSAT (régime général de la SS) et deux autres de l’AGIRC et de l’ARCCO (régimes complémentaires). Heureusement que pour ces deux derniers, dont les règles n’ont pas été modifiées, mes employeurs et moi-même avons cotisé sous forme de points, car en ce qui concerne le premier organisme, les cotisations versées, qui l’ont été toujours en fonction d’un salaire nettement supérieur au plafond annuel de la Sécurité Sociale, ne m’ont pas permis de bénéficier de l’intégralité des 50 % du salaire prévu par cette dernière institution. Grâce à Balladur qui modifia les paramètres en 1993. Une revalorisation systématique des salaires des meilleures années fut instaurée, réévaluation indexée sur l’inflation et non pas sur le salaire moyen de l’économie, avec pour conséquence une baisse d’un bon tiers de la retraite du régime général. Ce qui signifie un manque à gagner assez conséquent. Avec ce système toujours en vigueur, malgré un ralentissement de l’inflation, c’est la certitude pour tous les salariés du secteur privé de ne bénéficier que d’une pension réévaluée qui, même à taux plein, ne correspondra jamais à la moitié du salaire plafond du régime général. Le conseiller que j’avais rencontré à l’époque, qui s’offusqua de m’entendre dire qu’il s’agissait d’une belle escroquerie, me précisa qu’il était excessivement rare de verser une pension à taux plein correspondant à la moitié du salaire annuel du régime général. Tellement rare d’ailleurs qu’il n’avait pas eu encore l’occasion d’en calculer. 
     Une retraite par points obvie à cet inconvénient. À la seule condition de connaître la valeur du point qui doit, au minimum, compenser ad valorem les organismes payeurs actuels. Entre autres avantages, car il en est de non négligeables, celui d’accumuler des points, quel que soit l’employeur, public ou privé, et quel que soit le temps accompli à travailler, même une journée ou quelques heures, par exemple, ou encore une meilleure pension de réversion, la pénibilité mieux prise en compte, ou encore les avantages accordés dès le premier enfant … Quant à la date pivot, si je conçois que ce ne fut pas une excellente idée de l’intégrer au système, tout reste à faire au niveau des négociations pour la modifier, voire repousser son entrée en vigueur à plus tard. 
     Plus que manifester et réclamer le retrait du projet, les syndicats devraient donc s’atteler à discuter la valeur du point et son intangibilité et non engager une lutte d’arrière-garde, qui ne conduira qu’à mécontenter la majorité des salariés qui sont aussi les usagers exaspérés par une minorité obtuse car accrochée à des prérogatives d’un âge révolu. Il est grand temps d’évoluer. 

     Lu ce matin dans l’ouvrage de L. Meschinet de Richemond, archiviste de la Charente Inférieure, ainsi nommée jusqu’en 1941, datant de 1906 retraçant la vie des marins rochelais, réédité en 1983 par les éditions Rumeur des Âges, au chapitre concernant Jean Guiton, marin hors pair avant d’être le maire obstiné et résistant, que la population de La Rochelle, avant le siège de 1627-1628 organisé par Louis xiii et Richelieu pour soumettre les huguenots, avoisinait celle de Bordeaux ou Marseille. Après la reddition des rochelais sur les quelque 28 000 habitants, 23 000 étaient morts de faim. C’est dire si l’on faisait peu de cas, comme toujours, des êtres humains. C’est dire aussi si l’entêtement est parfois préjudiciable au bien commun.

Bloquons camarades

25 mai 2016 § Commentaires fermés sur Bloquons camarades § permalien

Avec sa moustache à la  » Petit Père des peuples « , on devine que le camarade Martinez est nostalgique de la joyeuse époque du Politburo et éprouve le besoin de redorer son blason légèrement terni par son élection par défaut au poste de secrétaire général de la CGT.
Il préconise donc la surenchère comme fondement de sa politique syndicale qui se résume au slogan  » bloquons camarades  » pour légitimer sa présence à la tête des militants.
Il serait souhaitable de lui rappeler —comme à d’autres d’ailleurs— que le temps de la dictature prolétarienne est révolu depuis belle lurette et que son combat ressemble fort à celui d’une bactérie face aux défenses d’un organisme.
S’il veut éviter la phagocytose qui le guette il serait temps pour lui d’évoluer.

Soyons clairs, à tout pouvoir il est nécessaire d’instaurer un contrepouvoir, à condition que ce dernier soit constructif. C’est une des bases de la démocratie.
Le dialogue en est une autre.
C’est ce que quelques rares syndicalistes ont compris, mieux au fait de l’évolution des sociétés.
Or, nous pouvons constater qu’à l’inverse de ce que proclament cégétistes et autres mordus du syndrome de la lutte finale, qui le sera définitivement s’ils persistent, le gouvernement, dans un louable effort d’apaisement face à la grogne syndicale aussi bien patronale qu’ouvrière, a revu à la baisse plusieurs points de sa loi qui, disons-le, nous semble dans son ensemble un peu fluette et sans grande différence avec la précédente. Il serait fastidieux de les énumérer, on peut les consulter sur le web.
Mais aux yeux de ces jusqu’au-boutistes ce n’était pas suffisant, prétextant qu’un accord d’entreprise ne pouvant prévaloir sur un accord de branche et refusant notamment les négociations au sein de chaque entreprise (ce qui de notre point vue est la marque d’un véritable dialogue à échelle humaine) concernant la majoration des heures supplémentaires, contestant pour le plaisir de le faire et ne sachant plus trop quoi réclamer, ils exigent désormais le retrait pur et simple de la loi.
En définitive ils veulent gouverner à la place des gouvernants. Ils veulent imposer leur loi.
Nous pensons cependant qu’avant d’en arriver à la rupture d’autres propositions pouvaient être émises que nous nous faisons un devoir de communiquer pour les aider dans leur réflexion.
Tout d’abord supprimer les heures supplémentaires. Car après tout, qui dit heures sup. suggère un surcroît de travail. Par conséquent au lieu d’imposer aux salariés déjà en place cette fatigue supplémentaire, afin de la partager il serait préférable de recruter d’autres salariés en suppléments. Les conséquences immédiates de cette révolution seraient une diminution du chômage et l’absence de surmenage dans les entreprises. Ce qui n’est pas rien.
Ensuite, et afin de faire comprendre à ces égoïstes ce qu’est véritablement le chômage, licencier tous ces empêcheurs de circuler librement en les remplaçant illico par des demandeurs d’emploi qui n’attendent qu’une chose, travailler.
Nous pensons qu’alors ils seraient aptes à réviser leur jugement, comprendre qu’il n’est dans l’intérêt de personne de briser l’économie d’un pays et découvrir, in vivo, les conséquences de leur inconscience.
Enfin, rassembler tous ces passéistes et nouveaux chômeurs dans un atelier de ressourcement afin de leur éviter l’ennui en les faisant plancher sur le thème suivant : est-ce que le vrai Petit Père Staline, idole de ces passéistes, aurait accepté ce dictat sans mordiller le tuyau de sa bouffarde et sans réagir de façon autrement virulente que ce que tolère une démocratie ?

Nous aurions d’autres propositions à faire, mais nous les réservons pour plus tard si ces amateurs de dictature poursuivent leur mise à sec du pays et nous préférons aller voir pousser la pelouse du jardin puisque nous ne pouvons la tondre, faute de carburant.

Un crash peut en prédire un autre

20 mai 2016 § Commentaires fermés sur Un crash peut en prédire un autre § permalien

Quelle étrange similitude. Tout d’abord un appel de détresse, puis quelques heures plus tard aucun maiday n’aurait été envoyé par les pilotes, tout du moins reçu par les autorités, avant la disparition des écrans radar de l’Airbus d’Égyptair qui vient de s’abîmer en mer.
Mais le propos n’est pas de se remémorer un tragique évènement personnel alors qu’aujourd’hui d’autres familles vivent la même tragédie dans la perte d’un proche. Les experts en débattront ultérieurement si tant est que la compétence est à mettre à leur crédit.
Le propos est de s’interroger de l’utilité de l’état d’urgence, que nous apprenons être prorogé jusqu’en juillet. Car, si comme tout le laisse supposer le crash est dû à un attentat, l’envol de l’avion ayant eu lieu au départ de Roissy-Charles de Gaulle, nous pouvons légitimement douter de l’efficacité des moyens mis en œuvre pour les contrôles et de la pertinence d’une situation soi-disant d’extrême vigilance.
D’ailleurs, à constater les troubles récurrents dans lesquels le pays aujourd’hui se complaît, il serait plus à propos d’évoquer un état de déliquescence.
Car enfin, que signifie, en plein état d’urgence, ce laisser-aller qui tolère rassemblements, manifestations et autres contestations diverses, variées et totalement inutiles mais parfaitement nuisibles en monopolisant les forces de l’ordre, elles-mêmes sujettes à la déprime, alors qu’il serait préférable de les utiliser à d’autres tâches que celle d’enrayer les débordements crapuleux de voyous inconscients ?
Des quelques marionnettes à l’esprit vide qui passent soi-disant leur nuit debout en perturbant le sommeil des habitants voisins aux syndicats qui contestent tout sans jamais rien proposer, des corporatismes rivés à leurs acquis aux politiques frondeurs accrochés à leur prébende, tous les ringards s’exhibent pour favoriser le sur-place, voire la régression.
L’heure n’est plus aux palinodies. Braire comme l’âne de Buridan ne mène qu’à disparaître. Vouloir épargner la chèvre et le chou n’est pas gouverner. Le consensus est un leurre quand on dirige une nation et toujours émergeront des contestataires.
Que ces derniers s’expriment est leur droit. Qu’ils bloquent un pays est un délit. Qu’un gouvernement laisse faire est une faute.
Une faute qui le mène au crash et que le peuple risque de payer cher en voyant émerger d’autres acteurs aux théories plus radicales et, disons-le, fascistes.

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