Avec sa moustache à la » Petit Père des peuples « , on devine que le camarade Martinez est nostalgique de la joyeuse époque du Politburo et éprouve le besoin de redorer son blason légèrement terni par son élection par défaut au poste de secrétaire général de la CGT.
Il préconise donc la surenchère comme fondement de sa politique syndicale qui se résume au slogan » bloquons camarades » pour légitimer sa présence à la tête des militants.
Il serait souhaitable de lui rappeler —comme à d’autres d’ailleurs— que le temps de la dictature prolétarienne est révolu depuis belle lurette et que son combat ressemble fort à celui d’une bactérie face aux défenses d’un organisme.
S’il veut éviter la phagocytose qui le guette il serait temps pour lui d’évoluer.
Soyons clairs, à tout pouvoir il est nécessaire d’instaurer un contrepouvoir, à condition que ce dernier soit constructif. C’est une des bases de la démocratie.
Le dialogue en est une autre.
C’est ce que quelques rares syndicalistes ont compris, mieux au fait de l’évolution des sociétés.
Or, nous pouvons constater qu’à l’inverse de ce que proclament cégétistes et autres mordus du syndrome de la lutte finale, qui le sera définitivement s’ils persistent, le gouvernement, dans un louable effort d’apaisement face à la grogne syndicale aussi bien patronale qu’ouvrière, a revu à la baisse plusieurs points de sa loi qui, disons-le, nous semble dans son ensemble un peu fluette et sans grande différence avec la précédente. Il serait fastidieux de les énumérer, on peut les consulter sur le web.
Mais aux yeux de ces jusqu’au-boutistes ce n’était pas suffisant, prétextant qu’un accord d’entreprise ne pouvant prévaloir sur un accord de branche et refusant notamment les négociations au sein de chaque entreprise (ce qui de notre point vue est la marque d’un véritable dialogue à échelle humaine) concernant la majoration des heures supplémentaires, contestant pour le plaisir de le faire et ne sachant plus trop quoi réclamer, ils exigent désormais le retrait pur et simple de la loi.
En définitive ils veulent gouverner à la place des gouvernants. Ils veulent imposer leur loi.
Nous pensons cependant qu’avant d’en arriver à la rupture d’autres propositions pouvaient être émises que nous nous faisons un devoir de communiquer pour les aider dans leur réflexion.
Tout d’abord supprimer les heures supplémentaires. Car après tout, qui dit heures sup. suggère un surcroît de travail. Par conséquent au lieu d’imposer aux salariés déjà en place cette fatigue supplémentaire, afin de la partager il serait préférable de recruter d’autres salariés en suppléments. Les conséquences immédiates de cette révolution seraient une diminution du chômage et l’absence de surmenage dans les entreprises. Ce qui n’est pas rien.
Ensuite, et afin de faire comprendre à ces égoïstes ce qu’est véritablement le chômage, licencier tous ces empêcheurs de circuler librement en les remplaçant illico par des demandeurs d’emploi qui n’attendent qu’une chose, travailler.
Nous pensons qu’alors ils seraient aptes à réviser leur jugement, comprendre qu’il n’est dans l’intérêt de personne de briser l’économie d’un pays et découvrir, in vivo, les conséquences de leur inconscience.
Enfin, rassembler tous ces passéistes et nouveaux chômeurs dans un atelier de ressourcement afin de leur éviter l’ennui en les faisant plancher sur le thème suivant : est-ce que le vrai Petit Père Staline, idole de ces passéistes, aurait accepté ce dictat sans mordiller le tuyau de sa bouffarde et sans réagir de façon autrement virulente que ce que tolère une démocratie ?
Nous aurions d’autres propositions à faire, mais nous les réservons pour plus tard si ces amateurs de dictature poursuivent leur mise à sec du pays et nous préférons aller voir pousser la pelouse du jardin puisque nous ne pouvons la tondre, faute de carburant.