9 août 2019 § Commentaires fermés sur Migrants § permalien
J’ai écrit le petit texte ci-dessous dans mon journal il y a trois jours. Aujourd’hui ce même Salvini, après avoir dévoré ses alliés, provoque la pagaille dans son pays et la colère du premier ministre en réclamant des élections anticipées, sûr qu’il est d’obtenir la majorité absolu, imposer ainsi ses idées de nazillon et pourquoi pas réclamer ensuite le poste de chef de gouvernement. Ou comment légalement s’approprier le pouvoir. Scénario connu. Avec tout de même un bémol aujourd’hui, l’Europe qui peut tempérer l’ardeur du fasciste. 6 août Le fascisme a toujours fait peu de cas des sentiments, de la morale ou plus simplement de la vie en général, surtout lorsqu’il s’agit d’éradiquer ses opposants ou de plaire à la populace. L’Italie, cet état de l’Union en se prostituant avec Mussolini qui développa cette idéologie politique – dont on pense que la révolution française sema les prémices lors de sa période de jacobinisme intolérant – fut avec Hitler la complice d’une des plus grandes tueries que les hommes ont connues, l’Italie donc se reconnaît aujourd’hui dans ce nouvel assassin : Mattéo Salvini au discours proche des dictateurs d’hier. Et cet individu, qu’on devrait juger pour non assistance à personnes en danger et emprisonner à vie, remercia la Vierge pour avoir obtenu gain de cause auprès de sénateurs qui, tels les ovins de Panurge, votèrent hier des mesures replongeant leur région dans son errance du siècle passé. Assassin, oui, car, tout faire pour que des hommes, des femmes, des enfants ne soient pas, de leurs barques à la dérive, rapatrier sur le sol italien au faux prétexte qu’ils l’envahissent, c’est les condamner à une mort certaine. Tout faire pour empêcher que s’opère la solidarité de la mer est un crime que seul un tortionnaire peut imaginer. Agir en sorte que ceux qui oseraient porter secours aux migrants soient condamnés à de lourdes peines, est une insulte au seul nom d’homme. D’ailleurs Salvini ne mérite pas le nom d’homme, c’est une crapule.
Ainsi débutent les dictatures, que les masses applaudissent, par le rejet et l’assassinat des minorités. Car, comme le disait Pindare, le grand nombre des hommes a le cœur aveugle. Il ne faudrait pas que la France s’engageât sur ce chemin de honte.
24 avril 2012 § Commentaires fermés sur Le FN selon Collard § permalien
Le FN selon Collard serait un joyeux parti d’une nouvelle race de démocrates, de droite certes, mais ouvert et attentif aux problèmes des Français.
Mais uniquement des vrais, bien sûr, car, ne lui en déplaise, le FN est bâti sur une idéologie raciste, xénophobe, haineuse, populiste et ce n’est pas parce que l’étron est enveloppé d’un papier rutilant qu’il en devient comestible. Il n’est que de voir le nombre de vieux caciques le composant, à commencer par son ancien tribun, en faire l’apologie par de petites phrases abjectes, pour se convaincre que le fascisme qu’il sous-tend est bien réel.
Adhérer à ses thèses c’est au mieux être dupes, au pire s’en revendiquer, en devenir le complice et montrer par là le peu de cas que l’on fait de l’humanité, se cloîtrant dans un égoïsme indécent planqué derrière le portail de son jardinet.
D’ailleurs il n’est que d’analyser les régions, les départements, les villes où la fille de l’ami des négationnistes arrive en tête pour s’en persuader. Ce ne sont pas les lieux où le chômage est criant, l’insécurité patente ou l’immigration survoltée, non, bien souvent ce sont les endroits où jamais rien ne se passe. Ici ou là, au cœur d’un pays tranquille, où Sarkozy fait presque jeu égal avec Hollande, si je survole des villes ou villages sur la carte des résultats, je constate pléthore de communes où Le Pen arrive largement en tête. Que se passe-t-il donc de si catastrophique dans ces bourgades de France qui ont mené la candidate de l’exclusion en tête de leurs votes ? En quoi leur territoire est-il menacé ? Que peuvent craindre, si ce n’est en effet ceux-là même qui leur mentent , ces électeurs de bonne foi, perdus au milieu de leurs vignes, leurs, pins, leurs pâturages, leurs vergers pour exprimer ainsi leur rejet de la démocratie ? Sont-ils à ce point partisans des miradors pour espérer une vie meilleure parqués derrière l’enclos les isolant du reste du monde ?
Le temps et le goût me manquent pour approfondir plus avant des résultats qui m’étonnent, comme dans le Gard, le Bas Rhin ou encore le Var qui, pour le premier nommé de ces départements, a mis Le Pen en tête, les autres pas très éloignée du score de Sarkozy.
Tous ces gens, pensons-nous, ne peuvent partager des idées aussi nauséabondes. D’ailleurs, les connaissent-ils véritablement ces idées ? Matraqués depuis cinq ans par un discours présidentiel développant un schéma pratiquement identique à celles-ci mais masqués sous l’enluminure d’un opportunisme primaire, ils ont acquis la certitude que tous les aléas de la vie qu’ils subissent étaient la faute des autres. Il n’y avait plus dès lors qu’à voter pour l’original puisque le clone, malgré ses gesticulations, ne parvenait pas à endiguer la vague de catastrophes qu’il mettait en exergue de ses discours.
N’en déplaise à Collard, les électeurs du FN ne sont pas tous représentatifs de cette nouvelle droite qu’il annonce, beaucoup ne sont que les dupés d’un emballage. Ils n’adhèrent en rien à la véritable idéologie frontiste, celle du repli, du rejet, qui demeure pérenne sous des arguments sociaux tout à fait compréhensibles mais que la cheftaine nationaliste utilise pour mieux mettre en œuvre sa stratégie de conquête et de blocage sans avoir aucunement l’intention de les résoudre.
Sarkozy et Le Pen pratiquent la même technique. Celle de la stigmatisation, de la division, de l’accusation. Pris au hasard d’un marketing politicien, par exemple :
Qu’insinue Sarkozy lorsqu’il déclare défiler pour une fête du « vrai » travail?
Que signifie l’expression « préférence nationale » dans les harangues de Le Pen?
Pas autre chose que la désignation subliminale d’un coupable qui est l’autre, le chômeur, l’étranger, comme par hasard associés, pour ne pas dire, mais suggérer, que c’est le même ou que les deux participent de la même volonté de profiter du système.
Cette démarche fait irrésistiblement penser à celle qu’utilisèrent ceux qui placardèrent sur les murs de Paris une certaine affiche rouge.
Non, ces millions de concitoyens ne peuvent admettre, approuver, entériner un tel raisonnement.
Sans être naïf, car nous savons bien qu’une bonne part de cet électorat, le noyau dur comme on dit, est totalement en osmose avec ce courant de pensée primaire — courant de pensée qui, de nouveau, enfle en Europe — qui veut que la force, l’intolérance, la haine priment sur la justice, le partage, la tolérance.
Ce qui désespère c’est de voir un voisin, un parent, un ami peut-être, déposer dans l’urne un bulletin dont la signification exacte lui échappe, racolé qu’il est par un discours amplifiant sa désespérance.
Qu’il ouvre les yeux avant qu’il ne soit trop tard.