À Valeurs actuelles

21 novembre 2019 § Commentaires fermés sur À Valeurs actuelles § permalien

     Il n’est pas interdit d’être en désaccord avec quelqu’un, il y a le dialogue pour s’expliquer. Et non l’attaque ad hominem. La revue Valeurs Actuelles, qui n’a de valeurs que le nom qu’elle s’est donné vide de sens à cause que ses scribouillards ont des encriers de fosse septique, emplis d’une décoction de matière fécale, cette revue donc éructa pour insulter l’historien Benjamin Stora, critiquant son physique. Plus au prétexte de son appartenance communautaire qu’à l’exégèse de ses idées. 
     Tout d’abord lorsque quelqu’un s’en prend au physique d’un adversaire, c’est qu’il n’a plus aucune pensée, aucun argument, aucune réponse à donner. Rien à dire. L’esprit est vide. À la manière d’une espèce de Trump, dont je reste persuadé qu’il est la référence, l’exemple, pour tous les protagonistes du torchon cité supra, lecteurs inclus, qui n’a pour bible que l’invective inepte. C’est le signe des sots, des incultes, des bons à rien. 
     Ensuite l’antisémitisme primaire fut le credo de ceux pendus à Nuremberg. Car il n’est point besoin de talent pour exhaler son racisme, il suffit de violence. Violence du verbe au même titre que violence physique. N’est pas Céline qui veut dont pourtant la prose antisémite est à cent lieues de la qualité de celle de ses romans. 
     Enfin, utiliser des résidus d’étron pour écrire des âneries contamine en premier lieu leurs auteurs. Ils puent autant que la feuille qu’ils torchèrent d’excréments, embaumant ceux qui la manipulent. 
     Tout à l’heure, en promenant le chien, je pensais à Voltaire contant l’aventure de frère Berthier, auteur du Journal de Trévoux, bâillant aux côtés de son compère Coutu qui répliqua par des bâillements qui ne finissaient point, empoisonnés qu’ils étaient par les exemplaires de leur journal qu’ils transportaient. C’est à ce moment-là que le chien stoppa, alors que je soliloquais en souriant à l’évocation de l’ironie voltairienne. Il me regarda et dès que j’évoquai à haute voix – car j’ai cette habitude de penser en marchant – Valeurs Actuelles, le chien, relevant la queue en baissant l’arrière-train, déféqua accompagné d’une odeur à faire fuir toute espèce animale passant par là. Mon chien ne sait pas lire mais il devine mes pensées. 
     Pour finir je ne peux résister au plaisir de citer J.B. Rousseau, toujours à propos du jésuite Berthier, et dont le texte n’a pas pris une ride :

 

     Petits auteurs d’un fort mauvais journal, 
     Qui d’Apollon vous croyez les apôtres, 
     Pour Dieu ! tâchez d’écrire un peu moins mal, 
     Ou taisez-vous sur les écrits des autres. 
     Vous vous tuez à chercher dans les nôtres 
     De quoi blâmer, et l’y trouvez très-bien : 
   Nous, au rebours, nous cherchons dans les vôtres 
     De quoi louer, et nous n’y trouvons rien.

Émergence

17 février 2019 § 2 commentaires § permalien

Hier encore nous eûmes droit au défilé qui devient traditionnel des insatisfaits perpétuels, accompagné par la non moins traditionnelle racaille, de droite ou de gauche, extrêmement casquée ou masquée afin que la vacuité de leur esprit soit protégée et ne puisse être comblée.

Dès l’origine du mouvement dit des gilets jaunes, historiens, sociologues, philosophes et autres théoriciens admirables de ce siècle, se sont succédé dans les médias pour affirmer qu’émergeront de ce remue-ménage quelques nouveaux meneurs, ou leaders pour utiliser un anglicisme aux allures savantes, se féliciter de cette magistrale prévision et se réjouir de futurs fructueux débats éventuels avec ces penseurs surgis de nulle part.

Or, que constate-t-on après trois mois de manifestations bruyantes et déliquescentes ? Rien, sinon la mise en lumière de deux ou trois fascistes assortis d’autant de crétins et de nombreuses crapules racistes, de casseurs inconscients et de discoureurs dysentériques dont la pensée est une logomachie sur ce que doit être la démocratie.

Et je me demande qui sont les plus à plaindre : ces nouveaux meneurs à la vision étroite ou ces hiérarques anciens devenus sophrologues ?

Les révolutions des peuples sont affaires sérieuses et, décidément, n’ont rien à voir avec cette espèce de mascarade, d’agitation débridée, déstructurée qui n’aboutira qu’à ce phénomène : desservir ceux qui croyaient pouvoir en bénéficier.

Et qui, manifestant à bon droit, obtinrent ce qu’ils réclamaient.

Chemin

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