Tout d’abord lorsque quelqu’un s’en prend au physique d’un adversaire, c’est qu’il n’a plus aucune pensée, aucun argument, aucune réponse à donner. Rien à dire. L’esprit est vide. À la manière d’une espèce de Trump, dont je reste persuadé qu’il est la référence, l’exemple, pour tous les protagonistes du torchon cité supra, lecteurs inclus, qui n’a pour bible que l’invective inepte. C’est le signe des sots, des incultes, des bons à rien.
Ensuite l’antisémitisme primaire fut le credo de ceux pendus à Nuremberg. Car il n’est point besoin de talent pour exhaler son racisme, il suffit de violence. Violence du verbe au même titre que violence physique. N’est pas Céline qui veut dont pourtant la prose antisémite est à cent lieues de la qualité de celle de ses romans.
Enfin, utiliser des résidus d’étron pour écrire des âneries contamine en premier lieu leurs auteurs. Ils puent autant que la feuille qu’ils torchèrent d’excréments, embaumant ceux qui la manipulent.
Tout à l’heure, en promenant le chien, je pensais à Voltaire contant l’aventure de frère Berthier, auteur du Journal de Trévoux, bâillant aux côtés de son compère Coutu qui répliqua par des bâillements qui ne finissaient point, empoisonnés qu’ils étaient par les exemplaires de leur journal qu’ils transportaient. C’est à ce moment-là que le chien stoppa, alors que je soliloquais en souriant à l’évocation de l’ironie voltairienne. Il me regarda et dès que j’évoquai à haute voix – car j’ai cette habitude de penser en marchant – Valeurs Actuelles, le chien, relevant la queue en baissant l’arrière-train, déféqua accompagné d’une odeur à faire fuir toute espèce animale passant par là. Mon chien ne sait pas lire mais il devine mes pensées.
Pour finir je ne peux résister au plaisir de citer J.B. Rousseau, toujours à propos du jésuite Berthier, et dont le texte n’a pas pris une ride :
Petits auteurs d’un fort mauvais journal,
Qui d’Apollon vous croyez les apôtres,
Pour Dieu ! tâchez d’écrire un peu moins mal,
Ou taisez-vous sur les écrits des autres.
Vous vous tuez à chercher dans les nôtres
De quoi blâmer, et l’y trouvez très-bien :
Nous, au rebours, nous cherchons dans les vôtres
De quoi louer, et nous n’y trouvons rien.