Lorsqu’il y a plus de huit mois maintenant j’envoyai mon manuscrit de » À contre-courant « aux éditeurs, je n’avais mis en exergue aucune pensée significative, me satisfaisant d’un sous-titre affirmant que l’ouvrage traitait des » humeurs d’hier, affections d’aujourd’hui « .
Depuis j’ai lu ici ou là quelques aphorismes que j’eusse pu noter ; ainsi cette pensée de Pierre Dac : » Il est tout de même étrange que le mot » affection » signifie aussi bien attachement, amitié et tendresse que maladie grave, aiguë et chronique. «
Duquel de ces deux types d’affection souffre donc cet éditeur qui, après avoir accepté mes textes et signé un contrat, tarde tant à publier l’ouvrage ?
Il ne faut pas s’étonner de constater, comme le souligne le journal Le Monde, que les plates-formes d’autoédition (à ne pas confondre avec les faux éditeurs à compte d’auteur) séduisent de plus en plus, même des auteurs reconnus. Pleureront ensuite les responsables de cette situation.
Une autre pensée du même Pierre Dac, humoriste comme il n’y en a plus, ses pâles descendants, hormis de rares exceptions, me faisant sourciller plus que rire, pas même sourire, pourrait être destinée aux peureux sectaires qui s’imaginent voir la France envahie par des contingents de migrants destructeurs d’identité nationale. C’est celle-ci : » Si, comme l’a dit le Général de Gaulle, la France n’était pas ce qu’elle est, c’est-à-dire la France, tous les Français seraient des étrangers. »
Au cours de l’apéritif dînatoire pour l’anniversaire fêté hier soir, ébauche de discussion avec mon médecin de beau-frère sur la prescription des médicaments. À ma réflexion de m’étonner d’une nécessité de prescription pour obtenir certaines spécialités, sa réponse, qui ne faisait aucun doute dans mon esprit, justifia le rôle du médecin. Il eût été nécessaire – mais les conversations lors des repas tournent souvent court à cause qu’elles se succèdent sans thème ni plan – que je poursuivisse le développement de ma théorie pour ne le pas vexer, explicitant le rôle fondamental du diagnostic avant toute chose. Déduction que seul l’homme de l’art peut préciser. Le reste n’est qu’une histoire de codex dans lequel on puise et, quelle que soit la façon de prescrire ou de délivrer la molécule, le patient fait ensuite ce qu’il veut et souvent, voire toujours, en dépit du bon sens. Ce qui ne changerait rien si l’acquisition d’un médicament était obtenue avec ou sans prescription.
La morphine même peut s’obtenir ad immensum en multipliant les visites médicales dans plusieurs cabinets puis officines. Je veux dire par là que quels que soient les contrôles, les moyens de les détourner sont infinis. Seule la précision du diagnostic a son importance et ce n’est par hasard si certains médecins, ou plus précisément professeurs de médecine, ancêtres des spécialistes, ne pratiquaient que ce seul geste, renvoyant ensuite le patient muni de la description de la pathologie vers son médecin traitant. J’ai connu l’un de ces personnages très sévères il y a bien longtemps du côté de Limoges, vieux professeur à la faculté de la même ville.
C’est une autre époque désormais où la médecine n’a pour récompense que les critiques des clients, car ils ne sont guère patients, toujours insatisfaits, se tournant vers de pseudos thérapeutiques qui les grugent quand elles ne les tuent pas, à l’exemple de Steeve Jobs, ce dirigeant de Apple qui compris son erreur trop tardivement pour être soigné et mourut précocement du cancer du pancréas et de sa stupide défiance en la médecine, en l’occurrence la chirurgie, privilégiant acupuncture et autre billevesée parallèle.
L’exemple des personnes anti-vaccins est également symbolique de cet état d’esprit inconséquent et je ne m’étonne pas qu’un écologiste comme Jadot puisse accueillir sur sa liste pour les prochaines européennes une militante de la régression en la personne de Michèle Rivasi.
Ces opposés à la vaccination sont des assassins et ceux qui les soutiennent leurs complices.