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Mars et Vénus – Louis-Jean-François Lagrénée – 1770 |
L’ambassadeur du Koweït en Autriche est une crapule. Malgré sa bonne bouille de musulman moderne, ce bureaucrate au sourire avenant est un salopard qui porte un prénom qui lui convient : Sadiq.
Sadiq Mohammad Marafi épousa en 2013 Hind el Achchabi, marocaine et dirigeante d’entreprise, laquelle divorça fin 2014, un an et demi après l’union, avec le consentement du diplomate. Lequel, dix-neuf mois plus tard, soit en juin 2016, porta plainte contre son ex-épouse pour adultère.
On ne rigole pas avec l’adultère au royaume du Maroc, surtout vis à vis des femmes, ce qui valut trois ans de prison, ramenés à deux, à Hind el Achchabi qui les a intégralement purgés dans la prison de Salé près de Rabat, incarcérée alors qu’elle venait d’accoucher depuis une dizaine de jours de sa seconde fille. Il fait bon vivre sous la dynastie alaouite où l’on juge et condamne ses ressortissantes faussement accusées, de surcroît par des étrangers. Tout juste libérée, la jeune femme risque à nouveau la prison pour une nouvelle affaire. Mais c’est une autre aventure qui n’a rien à voir avec son histoire d’amour.
Vous me direz que la sentence est bénigne eu égard à celle qu’elle eut encourue dans le sultanat édénique de Brunei si pour son malheur elle y avait vécu. Ici Hassanal Bolkiah, sultan de son état, n’est pas une crapule, c’est un assassin, puisqu’il vient de promulguer la charia en sentence des crimes d’adultère et de rapports sexuels entre hommes. On lapidera donc à partir d’aujourd’hui celles et ceux qui oseront s’aimer en dehors des normes.
Comme si l’amour pouvait se satisfaire des sentiers battus ! Où que ce soit !
Cela me fait songer que les prêtres à qui l’on impose la chasteté ne peuvent qu’y déroger.
Et l’on s’étonne que certains d’entre eux aient pu apaiser leur désir avec des enfants. Enfants eux-mêmes, à la Michaël Jackson, qui n’ont jamais connu autre chose de l’école au séminaire que la sexualité puérile, ils poursuivent à l’âge adulte leur quête du plaisir.
Cela ne date pas d’hier.
Je lis actuellement un roman d’Octave Mirbeau paru en 1890, année où il se rallie à l’anarchisme, roman vraisemblablement autobiographique, tout au moins en partie, Sébastien Roch, ce jeune pensionnaire jeté en pâture par son père aux jésuites d’un collège de Vannes où il sera violé par l’un de ses professeurs, le père de Kern (en réalité Stanislas du Lac, prédicateur et confesseur de l’époque), aussi mielleux, salopard et criminel que l’ambassadeur et le sultan réunis cités plus haut, puisqu’après son forfait commis et le refus de l’enfant de poursuivre cette relation, craignant pour sa respectabilité et son avenir en cas de dénonciation, ce prêtre l’accusera odieusement auprès du recteur du collège d’atteinte à la morale et de comportement dévoyé afin qu’il soit renvoyé de l’établissement.
De cet épisode, Mirbeau conçut une haine de l’église et du cléricalisme ( » Le cléricalisme, voilà l’ennemi ! « ), de toutes les religions qui asservissent l’homme.
Ce roman, dont le héros aux nom et prénom hautement symboliques, renvoie naturellement vers le cardinal Barbarin, condamné en première instance par les hommes mais absous par le pape. Semblable au recteur du collège qui devait connaître la faute de son subordonné et n’agit pas autrement qu’en chassant l’enfant pour préserver l’enseignant, le cardinal devait savoir le crime du prêtre de son diocèse mais se tut.
Ce roman n’est pas que la narration des crimes qui se perpètrent dans ce silence de mort angoissant des dortoirs, des chapelles, des confessionnaux, des recoins sombres propices aux abus que connaissent écoles – religieuses ou pas d’ailleurs –, colonies de vacances, camps scouts, garderies et autres rassemblements où se côtoient prêtres, pédophiles, prédateurs et enfants. Abusés, laminés, ces adolescents ne sont pas même soutenus par leur famille, à l’instar de Sébastien Roch rejeté par son père déifiant les jésuites. Ce roman est aussi le procès d’une société.
Il ne connut guère le succès ; pire, il fut mis sous le boisseau, comme il est dit et pourtant déconseillé dans l’évangile, et préluda à la conspiration du silence que subit Mirbeau pour son œuvre, plaidoyer pour une éducation libre, critique, débarrassée des scories religieuses afin que l’enfant s’épanouisse harmonieusement. Quels que soient les dieux vénérés.
Nous en sommes encore loin.

Le pape François en mai 2013 – photo Wikipedia
Malgré sa sainteté le pape est un homme comme un autre et sans aucun doute s’est-il masturbé du temps de sa jeunesse, voire plus tard n’ayant connu le désir que dans le silence de la solitude abstinente du prêtre, bien que » Duos habet et bene pendentes ” comme disait autrefois le cardinal chargé prétendument de tâter du pontife sa virilité.
Malgré sa sainteté le pape est un homme comme un autre avec ses faiblesses et surtout sa méconnaissance totale de la femme, non seulement de son corps que, a priori, ne caressa jamais, mais également de sa psychologie, de ses attentes, de ses désirs et bien évidemment de son approche de la maternité.
Malgré sa sainteté le pape est un homme aussi stupide qu’un autre, vieux célibataire qu’il est ignorant ce que peut être un couple.
Malgré sa sainteté le pape est un âne aussi bête à manger du foin qu’un autre homme dès lors qu’il s’agit de comprendre quoi que ce soit à la souffrance d’une femme.
Malgré sa sainteté le pape est une buse aussi bornée qu’un autre homme dès qu’il s’exprime dans un discours digne d’une brève de comptoir.
Malgré sa sainteté le pape est un crétin aussi complet qu’un autre homme dès qu’il est question de science et plus précisément de biologie, un fœtus n’étant pas plus un être humain que ses spermatozoïdes sacrifiés.
Malgré sa sainteté le pape…
Je pourrais poursuivre l’énumération notamment en précisant son incapacité crasse à imaginer les conséquences dramatiques d’un avortement effectué hors d’un cadre médical. Or, en s’adressant à ses fidèles urbi et orbi, ou tout comme, lors de sa dernière catéchèse et déclarant honteusement à propos de l’IVG que » C’est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème. « , après avoir, à la Trump, apostrophé la foule béate par un » Je vous le demande : est-il juste de mettre fin à une vie humaine pour résoudre un problème ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce vrai ? Est-ce vrai ou pas ? Est-il juste de louer un tueur à gages pour résoudre un problème ? « , ce à quoi le cheptel de ses brebis répondit par un long et horrifié bêlement négatif, je l’affirme, le tueur à gages, c’est lui, sa sainteté, ou prétendue telle, chef du Vatican, ce petit état où le patriarcat fait force de loi, lieu où l’avortement ne peut en effet exister puisque aucun spermatozoïde ne rencontre jamais un ovule, terminant sa brève existence non pas au fond du siège percé légendaire mais bien dans celui d’une cuvette de WC, ou ailleurs et n’en dirai pas plus, car, s’exprimant ainsi, non seulement il voue à la réprobation, à l’insulte, au rejet, à la vindicte, à la haine, mais condamne aussi à la mort, à tout le moins à un désastre sanitaire, les femmes qui ne pourront plus avorter sans craindre un refus, vivant dans ces états sectaires – mais pas uniquement, également au sein de nos sociétés apparemment moins rétrogrades – obligées qu’elles seront, pour des raisons qui ne concernent qu’elles, d’interrompre leur grossesse grâce à des charlatans et non des médecins.