
Drapeau de l’Europe – Wikipédia
Or donc, la campagne du premier tour de l’élection présidentielle touchant à sa fin, il nous avait semblé utile de faire le point sur les principaux candidats en lice, mais pour avoir trop tardé à l’éditer, ce billet n’apparaîtra pas. Par respect pour les consignes qui obligent au silence.
Nous y reviendrons peut-être dans les quinze prochains jours, selon les résultats.
Nous nous bornerons donc à commenter des réactions qui ne sont pas sans nous étonner et dénotent chez ceux qui les partagent un état d’esprit quelque peu étroit.
La première est celle qui consiste à penser qu’une frontière est infranchissable. Un peu comme ces propriétaires de villas entourées de murs, de portails et de volets clos et qui pourtant se font régulièrement cambrioler alors que leurs voisins sans clôture sont exempts de telles immixtions. Il apparaît que guérites et miradors sont rassurants mais ne servent à rien. Pas plus qu’un chien de garde qu’il est loisible d’endormir.
La seconde concerne la justice qu’on dit laxiste. Il suffit à tout un chacun d’assister à un procès d’assises ou de correctionnelle pour constater qu’il n’en est rien. Les victimes sont prises en compte et les délinquants condamnés. Quant à savoir si ces derniers effectuent leur peine, la réponse est oui, même si celle-ci est amputée de quelques années de grâce qui sont loin d’être automatiques et si importantes qu’on le croit couramment. C’est oublier que les années de préventive comptent également dans l’accomplissement de la peine. Pour exemple, celui du dernier dingue qui a tué un policier sur les Champs Élysées. Sur les dix-sept années de prison auxquels il fut condamné, quatorze furent effectuées. Il était normal qu’il en sortît un jour, à moins de penser que tous les délinquants seront des récidivistes qu’il faut enfermer à vie. Bonjour l’espoir et le nombre de cellules qu’il faudrait bâtir !
Parmi tous les mensonges et pétitions de principe qui furent débités lors de ces dialogues pré-électoraux, il en est un qui caresse l’égoïsme qui nous caractérise : celui des migrants. Ils ne sont en rien les vecteurs de tous nos maux, pas plus que les sans papiers d’ailleurs dont il est faux de croire qu’ils bénéficient de plus d’avantages que les pauvres qui peuplent nos rues. Ce chapitre serait trop long si nous le développions, mais il suffit de se dire que nul ne quitte sa maison, sa famille, ses attaches de gaieté de cœur pour comprendre qu’ils ne sont en rien ces hordes malveillantes qu’on se plaît à décrire. Depuis la nuit des temps ces transferts existent et ont fait la grandeur des pays qui les accueillent. Et ce ne sont pas les quelque milliers qu’ils sont qui ruinera une économie, quelle qu’elle soit.
Nous pourrions évoquer le chômage que l’on pense éradiquer en abandonnant l’Europe et l’Euro. Au contraire, l’union a toujours fait la force des peuples et si quelque chose doit être accomplie, c’est œuvrer au sein de cette union pour qu’elle devienne plus forte face aux puissances qui existent ou émergent et domineront, araseront, absorberont, qu’on le veuille ou non, les petits états dérisoires aux monnaies de pacotille.
Il y aurait tant à dire encore que ce billet deviendrait un ouvrage en plusieurs volumes. La santé, l’éducation, la recherche, la défense, la nature, l’industrie, le nucléaire, tous ces domaines, et d’autres, dans lesquels, quoi qu’en disent nationalistes et passéistes, nous connaissons réussite et savoir-faire, ne sont pas à réformer. À développer, car toute technologie, tout savoir, toute institution, tout art progresse grâce aux nouvelles connaissances, découvertes, idéaux ou encore volonté. Cette évolution ne pourra se faire que grâce à l’Europe, à l’instar de la maîtrise de la fusion nucléaire, qui, si elle doit advenir, ne le sera que grâce à la réunion internationale des cerveaux œuvrant à Cadarache.
Demain quand vous irez voter, n’oubliez pas que la France, si grande soit-elle, ne l’est que parce qu’elle est un maillon de la puissance européenne.
Un maillon seul, détaché d’une chaîne, n’a jamais pu entraîner une mécanique.