
Carte de l’Europe
Ceux qui vous disent qu’ils renégocieront les traités européens sont des charlatans, des bonimenteurs de fête foraine, des camelots prêts à tout pour fourguer leur presse-purée de la pensée.
Car, si une procédure de révision est possible et même prévue à l’article 48 du traité de l’UE, ils oublient de vous informer que son adoption ne peut être obtenue qu’à l’unanimité des pays membres. Ce qu’ils n’obtiendront jamais avec pour corollaire, soit une bataille sans fin et stérile, soit engager un retrait pur et simple de l’UE en vertu de l’article 50.
Ceux qui vous disent que l’euro est la source de tous nos maux sont au mieux des incompétents, au pire des démolisseurs à vouloir revenir au franc.
Car, le souvenir étant fragile, ils oublient de rappeler les dévaluations successives que subissaient autrefois le franc, monnaie dérisoire au sein du commerce international, pénalisant les échanges et surtout augmentant la dette de trente milliards d’euros par an. La conséquence immédiate serait une perte inexorable de crédibilité avec à la clef une hausse des taux d’intérêt ainsi que le remboursement intenable de ce que doit la France à l’Europe.
Car, qu’on le veuille ou non et à moins de copier Corée du Nord ou Venezuela, nous ne vivons pas dans une bulle et avons besoin de partenaires économiques.
Ceux qui vous disent que L’Europe tue notre indépendance, notre économie, provoque le chômage, facilite le terrorisme en ouvrant les frontières, sont au mieux des menteurs, au pire des tueurs d’espoir.
Car, si la France est dans le petit peloton de queue européen en ce qui concerne la croissance et le chômage, il ne faut pas chercher l’explication ailleurs qu’en nos propres carences et non reporter sur les autres tous nos maux. Les frontières ne sont qu’illusion. Rien, pas même un mur, n’empêchera migration et terrorisme. Quant à l’indépendance, il y a belle lurette qu’elle n’est qu’une vue de l’esprit.
Les Mélenchon, Le Pen, Dupont-Aignan et autres farfelus de la rupture, escrocs de la promesse, sont à mettre dans le même sac. Ils vous racontent des sornettes. Ils n’ont qu’un but : transformer la France en pays du Tiers Monde tant leur programme économique est une hérésie budgétaire.
Passéistes, ringards, ils tournent le dos à l’avenir et ne souhaitent que le chaos, laissant présager, de plus, pour les deux premiers, qu’à peine élus ils démissionneront (Mélenchon après avoir institué sa constituante, dont on sait ce que la précédente engendra, et Le Pen après le résultat d’un référendum sur l’Euro puisqu’on sait que la majorité des français ne souhaite pas l’abandonner). À quoi bon dès lors voter pour eux ?
Revenir en arrière et provoquer désordre, repli sur soi et finalement amertume et rancœur.
Ce n’est pas sérieux ! Pire, ce serait suicidaire !
Nous entendons régulièrement la réflexion, qui se veut définitive et absoudre de tout reproche celui qui l’exprime, que droite ou gauche c’est la même chose et que par conséquent voter ne sert à rien ou, en pis aller, se décider pour un vote blanc.
Voilà bien l’affirmation la plus stupide qu’on puisse entendre, exprimant la totale vacuité d’un esprit relatif à la chose publique, à moins qu’il ne s’agisse de sourds et d’aveugles n’écoutant pas les discours des uns et des autres ou ne voulant comparer les méthodes appliquées pour gouverner. En cette période, c’est impardonnable.
Nous-même, qui vivons très à l’écart dans notre caverne, ne pouvons échapper au flot des intentions des candidats l’inondant.
Quant à décider de voter blanc, c’est ne rien décider du tout et faire preuve d’une mollesse d’esprit que seul un philosophe de droite peut expliciter pour se convaincre de ne pas voter à gauche.
Aussi, en quelques mots succincts, allons-nous recenser les impétrants à la fonction suprême. Avec la mauvaise foi qui nous caractérise et notre préférence prétendue intangible. Car, s’il est vrai que tous ont des arguments pour lutter contre la crise, le chômage, le déficit du commerce extérieur, les délocalisations ou encore régler le problème de la dette, certains ont des solutions irréalisables, fantaisistes ou totalement radicales à faire grelotter un manchot égaré sur la Côte d’Azur.
Cheminade, il a de bonnes idées mais les métaphores cosmiques qu’il utilise le décrédibilise. La France n’a pas les moyens de se lancer, seule, dans la conquête spatiale.
Arthaud est adorable quand elle sourit, ce qui lui arrive rarement et jamais lors de ses meetings où la haine qui transpire de son discours vient ruisseler sur son visage. Elle promet le grand soir pour une nuit encore plus noire. Avec elle plus de banques, plus de patrons, que des travailleurs inamovibles. Comme en Corée du Nord où il n’y a ni banques ni patrons, que des travailleurs dévoués ou des récalcitrants dans les camps.
Poutou, le sympathique au regard si doux, trompe son monde puisqu’il préfère séquestrer les patrons qu’imaginer gouverner. C’est quand même insuffisant pour un programme.
Dupont-Aignant se dit héritier de de Gaulle. Si on l’écoute attentivement il serait plutôt l’enfant adultérin que le couple improbable, Sarkozy-Le Pen, aurait enfanté. En retard d’un millénaire, ses idées mènent droit à l’isolement de la France. Il en est encore à l’unification de la Gaule alors que l’Europe se dessine.
Le Pen ou la démagogie pour programme. Il n’est que d’analyser les rares villes où son parti gagna les municipales, devenues exsangues, pour s’en convaincre. Si l’on ajoute un rejet systématique de tout ce qui est étranger, la France, avec elle, se claquemure derrière des miradors.
Joly ignore la réalité de la nature, comme tous les écologistes qui la contemplent de loin. Rêveuse, il faut la laisser cueillir les rares pâquerettes qui poussent dans le square de son quartier. Ce qui n’est pas un crime contre l’environnement malgré le tribunal qu’elle souhaite instaurer pour juger ces dangereux profanateurs de parterres.
Bayrou pourrait avoir un certain charme. Désuet et littéraire. Mais la France a besoin d’autre chose qu’un littérateur mou. C’est l’impression qu’il donne quand on l’écoute. Pourtant j’aime la littérature. Mais le centre, c’est quoi, sinon l’indécision. Pour preuve, sa constante critique de Sarkozy, dans les médias et son bouquin, superbement affichée, au parlement, par son vote constant avec la majorité.
Mélenchon, tout n’est pas mauvais chez cet homme, comme affirmer que le métissage est une chance pour une nation. C’est un peu court, même si c’est vrai. Mais on a quand même le sentiment qu’il ne peut pas croire en tout ce qu’il dit, sinon, avec lui, c’est l’URSS d’hier en perspective. Beaucoup de bruit pour une mélancolique dictature du prolétariat. On a dû oublier de le prévenir que le mur de Berlin était tombé.
Sarkozy, c’était déjà une erreur il y a 5 ans. On ne va pas en reprendre pour cinq années à le voir gesticuler et n’aboutir à rien sauf à raboter tout ce qui a fait la France de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Son bilan est une catastrophe économique et sociale ; or, comme il n’a d’autre programme que celui de poursuivre dans la même voie ou d’avoir des idées-minute incompatibles avec l’Europe, on peut déjà juger où cela nous mènerait. Une France divisée après avoir été rabotée. Restera quelques copeaux.
Hollande, enfin, avec ses défauts, certes, mais au moins la conviction de tout faire pour redonner à la France son prestige et gouverner avec justice, sans parti pris ni démagogie. Respecter, rassembler, dialoguer ! Tout le contraire du précédent. Et puis, qu’on ne s’y trompe pas, favoriser l’éducation comme il l’a promis, est le reflet d’une volonté d’avenir. Un peuple ne survit que par le savoir, l’enseignement, d’où découlent le dynamisme et la force d’une nation. Insuffisant sans doute mais nécessaire pour ranimer la flamme de l’enthousiasme et apporter à l’économie le souffle qui lui manque actuellement. Pour cesser de vivre en apnée. Nous allons donc le prendre aux mots.
C’est une esquisse très partisane, nous en convenons et totalement approximative quant aux programmes de ces candidats à l’Elysée. Mais c’est l’exégèse que nous avons faite pour se décider. Notre ressenti en quelque sorte, très injuste, car choisir c’est aussi rejeter ; et pour le faire sans remords autant ne voir que ce qui est mauvais chez les uns pour magnifier le meilleur chez l’autre.
Mais l’essentiel est de participer, pour la démocratie. Alors votez !
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