Il y a un détail, comme aurait dit le père fondateur du mouvement, qui intrigue à la réception des professions de foi des candidats RN. Avez-vous remarqué ? Aucun visage, aucune photo des postulants. Ce fut le cas pour le premier tour. Bis repetita placent pour le second.
J’admire ces électeurs d’extrême droite passablement crédules de voter pour des ectoplasmes.
Les grands chefs, que l’on peut admirer sur l’affiche, répètent qu’ils ont été pris de court. Les autres partis également, ai-je envie de leur répondre. Ils n’étaient pas prêts, voilà tout. Donc ils racontent des blagues, comme pour le reste. Et si ces noms (comme celui que j’ai masqué sur la copie jointe) placardés sans photo n’étaient que des pseudos ?
Non, honteux sans doute de faire partie de cette bande, tous les candidats de France du RN, ou presque, n’arborent aucun portrait. Pas même sur le verso du papier où seul le gigolo du selfie apparaît toujours, mais là sourire absent, rictus tendu de Premier ministre évanescent. Nous ignorerons donc qui sont ces intrépides fantomatiques concurrents. Des potiches.
Pourquoi ? Nous ne le saurons jamais vraiment. Par souci d’économie peut-être. À moins qu’ils ne fussent tous trop laids, ou laides à faire peur, à faire fuir le chaland.
Plus sûrement parce que ce parti, autocratique au possible, ne laisse aucune place à la diversité, à l’originalité. Les électeurs sont invités à ne voter que pour les chefs. Comme à Moscou ou à Pyongyang. Pauvres électeurs qui votent ainsi, sans même savoir pour qui, ne vous sentez-vous pas un tout petit peu instrumentalisés ?
Mais passons à autre chose car, quoi qu’on puisse dire à ces nouveaux convertis du caporalisme, ils n’en démordront pas se figeant devant les chefs, au garde à vous, main levée.
Passons demain aux autres, non masqués, pour qui nous irons voter. Ne serait-ce que pour remercier ceux qui se sont désistés. Car il ne fut pas simple pour eux d’accomplir ce geste de courage, d’abnégation afin de sauver la démocratie. La France.
Carpe diem.
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Carte interactive extraite du site data.gouv.fr |
Ma décision est prise. Je n’y reviendrai pas. Je sais vers qui ira ma voix pour ce premier tour de législatives imprévues.
Aux derniers sondages, deux blocs se détachent sans permettre à l’un des deux une majorité absolue. Bien que les suppositions émises avant connaissance des résultats du premier tour demeurent incertaines d’une part, et que l’élection à deux tours d’un député de France d’autre part n’est en rien comparable à celle d’une liste à un tour pour la représentation européenne, le choc que la nation a subi l’autre jour en la noyant sous la marée des populistes de droite, laisse supposer que ces derniers infesteront le Palais Bourbon.
Le gigolo du selfie, qui mime Chirac dans toutes ses apparitions publiques et télévisuelles sans en avoir la culture, la classe et l’intelligence, n’a rien à proposer que son sourire « Émail Diamant », dentifrice à l’efficacité trompeuse malgré la publicité qui date de plus d’une centaine d’années. Mais il y a toujours des gogos aux dents jaunies de nicotine pour y croire. Les mesures qu’il égrène, changeantes selon les jours ou les questions des journalistes, sont vaines et inapplicables. Quand bien même seraient-elles en partie efficientes, les relents fascistes qui se dégagent des attitudes, des paroles ou pire, des non-dits de cette secte plus que parti, avec Ciotti en parangon fanfaron des girouettes et hier encore opposé à quelques mesures, dont celle des retraites, font que ce mouvement n’aura jamais mon bulletin de vote. Qui les approuve dans les urnes, est donc un prosélyte du despotisme ou doit avoir un QI de bulot. De Néron à Poutine en passant par Hitler, les cadavres ont jonché la route de ces humanistes aux canines acérées. On l’a vu également en Grèce il y a peu. À écouter Bardella, refusant le poste de Premier ministre s’il n’obtient pas la majorité absolue pour gouverner comme bon lui semble, prouve bien sa propension à l’autoritarisme. Il veut les pleins pouvoirs. Comme qui ? Pétain ! Je note enfin que lors de leurs conférences de presse, et notamment aujourd’hui celle de Bardella exposant pompeusement la vacuité de son programme de gouvernement, avant même de savoir s’il sera ministre, le drapeau tricolore est bien solitaire sans son complice de l’Europe à ses côtés. La preuve que ces gens-là sont des foutriquets sans stature, anti européens.
Je ne voterai donc pas pour un paltoquet tendance nationaliste, quoi qu’il dise à ce propos.
Pas plus que je ne voterai pour un candidat de l’autre rive, le Nouveau Front populaire, guère plus aimable. Rien ne rassemble les participants de ce salmigondis opportuniste. Il n’est pas utile de rappeler les différences respectives de ceux qui composent le ragoût. Les uns sont aussi démocrates qu’un Maduro dont l’élection est sujette à caution, et c’est peu dire, les autres se chamaillent à coups de punitions écologiques quand les socialistes acceptent de voir sans frémir débouler un Philippe Poutou et sa bande d’anticapitalistes primaires partisans du grand soir, tandis qu’un PC à l’agonie avale des couleuvres sans mot dire. Les cent cinquante députés qu’ils auront peut-être à eux tous ne tarderont pas à s’écharper avant d’exploser façon puzzle dès qu’un projet de loi satisfera les uns et non les autres. Quant à Mélenchon, petit dictateur regrettant Staline, il assassine, en les éjectant, les quelques-uns qui lui déplaisent avant de réclamer à tue-tête le poste de Premier ministre. S’imaginant Érébos, ce Dieu qui naquit du Chaos ? Mais on ne lui a rien demandé, sinon de se taire.
Il ne me reste donc, pour le premier tour, qu’un candidat de l’ancienne majorité. Celui qui m’intéresse est le sortant de ma circonscription. Je voterai pour lui. Avec l’espoir que beaucoup auront la même sagesse, non pas pour faire plaisir à Macron, ce dernier ne se représentera pas dans trois ans et sa lettre aux Français parue dans la presse, passablement pathétique, le rappelle et promet des changements, mais, afin d’éviter le désordre d’une chambre ingouvernable, la même sagesse donc pour que les hommes et les femmes de bonne volonté (dans le sens humaniste de Jules Romains) se rassemblent et s’unissent pour donner au monde la vision de la France éternelle, celle du progrès, de la tolérance, du droit et non celle rabougrie de la déchéance autocratique.
Au premier tour je choisirai donc avant d’éliminer, vous savez qui, au second.
Alea jacta est