Tueur à gages

11 octobre 2018 § Commentaires fermés sur Tueur à gages § permalien

Le pape François en mai 2013 – photo Wikipedia

Malgré sa sainteté le pape est un homme comme un autre et sans aucun doute s’est-il masturbé du temps de sa jeunesse, voire plus tard n’ayant connu le désir que dans le silence de la solitude abstinente du prêtre, bien que  » Duos habet et bene pendentes ” comme disait autrefois le cardinal chargé prétendument de tâter du pontife sa virilité.

Malgré sa sainteté le pape est un homme comme un autre avec ses faiblesses et surtout sa méconnaissance totale de la femme, non seulement de son corps que, a priori, ne caressa jamais, mais également de sa psychologie, de ses attentes, de ses désirs et bien évidemment de son approche de la maternité.

Malgré sa sainteté le pape est un homme aussi stupide qu’un autre, vieux célibataire qu’il est ignorant ce que peut être un couple.

Malgré sa sainteté le pape est un âne aussi bête à manger du foin qu’un autre homme dès lors qu’il s’agit de comprendre quoi que ce soit à la souffrance d’une femme.

Malgré sa sainteté le pape est une buse aussi bornée qu’un autre homme dès qu’il s’exprime dans un discours digne d’une brève de comptoir.

Malgré sa sainteté le pape est un crétin aussi complet qu’un autre homme dès qu’il est question de science et plus précisément de biologie, un fœtus n’étant pas plus un être humain que ses spermatozoïdes sacrifiés.

Malgré sa sainteté le pape…

Je pourrais poursuivre l’énumération notamment en précisant son incapacité crasse à imaginer les conséquences dramatiques d’un avortement effectué hors d’un cadre médical. Or, en s’adressant à ses fidèles urbi et orbi, ou tout comme, lors de sa dernière catéchèse et déclarant honteusement à propos de l’IVG que  » C’est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème. « , après avoir, à la Trump, apostrophé la foule béate par un  » Je vous le demande : est-il juste de mettre fin à une vie humaine pour résoudre un problème ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce vrai ? Est-ce vrai ou pas ? Est-il juste de louer un tueur à gages pour résoudre un problème ? « , ce à quoi le cheptel de ses brebis répondit par un long et horrifié bêlement négatif, je l’affirme, le tueur à gages, c’est lui, sa sainteté, ou prétendue telle, chef du Vatican, ce petit état où le patriarcat fait force de loi, lieu où l’avortement ne peut en effet exister puisque aucun spermatozoïde ne rencontre jamais un ovule, terminant sa brève existence non pas au fond du siège percé légendaire mais bien dans celui d’une cuvette de WC, ou ailleurs et n’en dirai pas plus, car, s’exprimant ainsi, non seulement il voue à la réprobation, à l’insulte, au rejet, à la vindicte, à la haine, mais condamne aussi à la mort, à tout le moins à un désastre sanitaire, les femmes qui ne pourront plus avorter sans craindre un refus, vivant dans ces états sectaires – mais pas uniquement, également au sein de nos sociétés apparemment moins rétrogrades – obligées qu’elles seront, pour des raisons qui ne concernent qu’elles, d’interrompre leur grossesse grâce à des charlatans et non des médecins.

L’Irlande, enfin !

26 mai 2018 § Commentaires fermés sur L’Irlande, enfin ! § permalien

Après des siècles d’obscurantisme et des années de refus, le peuple irlandais a voté à près de 70% pour modifier la législation du pays sur l’avortement. L’Irlande rejoint ces démocraties où les femmes pourront ne plus mourir à cause d’une grossesse non désirée s’achevant souvent lors d’un avortement non médicalisé.

Leur combat est loin d’être terminé, et une attention de chaque jour leur sera nécessaire pour préserver cette fragile victoire. De tous côtés, en effet, rôdent les ennemis de la liberté qui, au nom de dogmes ou de principes rétrogrades, agissent autant dans l’ombre qu’au grand jour pour ruiner toute espèce de progrès.

La Pologne est encore à la traîne, arriérée s’il en est en projetant de durcir sa législation. De lourdes menaces pèsent sur ce droit aux USA où le parlement de l’Iowa vient d’adopter en ce début de mois de mai 2018 une loi très contraignante afin de limiter son recours. D’autres nations, nombreuses, ne respectent pas ce choix des femmes, la pire d’entre elles certainement étant le Salvador où pour une fausse couche naturelle les femmes sont condamnées à trente années de prison.

Il n’y a pas si longtemps, chez nous, dans notre beau pays auto-proclamé des droits de l’Homme, une campagne d’information sur la sexualité, la contraception et l’avortement avait fait scandale. C’était en janvier 2008, trente trois ans après la loi Veil, mais ne doutons pas qu’aujourd’hui, toujours, de bonnes âmes, des obsédés de la fécondation, des pères la pudeur, considèrent l’IVG comme un assassinat.

S’il est difficile pour un homme de juger sereinement du bien fondé d’un acte qui ne le concerne qu’en demi-teinte, qu’en est-il alors de la torture éprouvée par une femme face au dilemme qui la hante ? Comment la comprendre ? Nulle d’entre elles ne rentre au bloc le cœur léger. Et ce choix est à respecter avec humilité et dignité.

Enfin, et pour terminer un chapitre qui nous fait nous interroger, une seule question nous semble nécessaire : y a-t-il besoin d’une loi pour qu’une femme soit libre de son corps ?

Chemin

Vous regardez dans les mots clés avortement à Le Plumier.