Pass, passeport ou laissez-passer ?

25 août 2021 § Commentaires fermés sur Pass, passeport ou laissez-passer ? § permalien

   Je ne suis pas opposé aux vaccins en général pas plus qu’à celui contre le SARS-CoV-2, bien au contraire ayant été parmi les premiers bénéficiaires de ce dernier vaccin, mais suis farouchement opposé à toute ingérence autoritaire d’un État, d’un parti, d’un individu quel qu’il soit dans ma façon de penser ou d’agir. En conséquence je n’ai pas de « pass sanitaire » ou passeport (Passe-port, comme l’orthographiait Littré, vient du supin passum de pandere déployer, ouvrir et de portus du grec πόρος passage – que l’on retrouve dans pore, poreux, porosité. Port se retrouve également dans Saint-Jean-Pied-de-Port, par exemple, là où l’on pouvait franchir la frontière).

   Qui plus est lorsque cette ingérence est contraire à la loi comme l’est l’instauration d’un passeport discriminatoire élaboré au nom d’une prétendue sauvegarde sanitaire et ce malgré l’approbation d’un Conseil constitutionnel sans doute en proie à l’hystérie collective ambiante et actuelle.

   Comme parfaitement expliqué dans le texte mis en ligne sur le blog de Laurent Mucchielli(1), rédigé par Clément Schouler, magistrat, la loi du 5 août 2021 est en contradiction formelle avec celle du 12 juillet 1990, toujours en vigueur puisque non abrogée, qui stipule à l’article 225-1 du Code pénal que « constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement notamment de leur état de santé », discrimination punissable de trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende, le tout porté à sept ans et 75 000 € si la discrimination est commise dans un lieu accueillant du public.

   Plusieurs réflexions s’imposent.

   Tout d’abord il est faux de croire que seules les personnes de droite ou, pire, d’extrême droite sont opposées au passeport sanitaire. Seuls les arguments que font valoir ces idéologues, comme la référence à l’étoile jaune, sont outranciers et contestables (les porteurs de l’étoile jaune n’avaient pas le choix, sauf à vivre dans la peur constante ou se terrer indéfiniment. Toutefois le mécanisme est identique mais inverse : ce sont les personnes bienvenues qui arborent le sésame. Le glissement peut devenir dangereux).

   Ensuite la question se pose de savoir si le vaccin est efficace ou non. Si oui, comme tout le laisse à penser, les personnes vaccinées n’ont rien à craindre de ceux ou celles qui refusent le laissez-passer sanitaire par raison ou de ceux et celles qui ne peuvent l’obtenir par absence de vaccination et dès lors il devient anormal et discriminant d’interdire à ces derniers de côtoyer, au prétexte qu’ils les contamineraient, les autres humains protégés. À l’instar des lépreux du Moyen Âge, demandera-t-on bientôt à ces contestataires de se promener avec une crécelle ?

   Enfin, et pour clore mon discours un peu long, risque-t-on plus ou moins une éventuelle contamination chez l’épicier du coin que dans un centre commercial, de quelque superficie soit-il, restaurants, bars et autres lieux (les statistiques montrent que les risques de développer la maladie sont faibles eu égard aux nombres de porteurs – j’aimerais rappeler à ce propos que nous sommes tous porteurs de virus variés et divers sans exception) ? Ni plus, ni moins !

   (1) Médiapart blog Laurent Muchielli

Mal masqué à l’Ehpad

11 mars 2020 § Commentaires fermés sur Mal masqué à l’Ehpad § permalien

Érasistrate découvrant la cause de la maladie d’Antiochius – J-L David – 1774 – ENSBA

     Après avoir imposé bien inutilement le port du masque pour une apparence de bal masqué des non-vaccinés contre la grippe, la direction de l’établissement où je me rends quasiment chaque vendredi vient d’en interdire l’accès aux visiteurs pour cause d’épidémie au coronavirus. Ces mesures, sans doute nécessaires afin d’éviter aux personnes âgées une contamination apportée de l’extérieur, sont en contradiction avec une partie non négligeable du personnel désigné à la vindicte par le port d’un masque non adapté que je suggérais en préambule ne pas servir à grand-chose. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord le virus étant infiniment petit (de l’ordre de 10 à 400 nm) passe au travers les mailles. Ensuite, mal positionné qu’il est, manipulé intempestivement ou glissé sous le menton, il devient illusoire pour la personne en face de celui ou celle qui le porte. La seule protection contre la grippe et sa dissémination étant le vaccin. Controversé par ces irréductibles avec qui je bavardais, l’une d’entre elle m’affirma qu’elle croyait plus en ses défenses immunitaires pour tuer le virus, et une autre, plus catégorique, qu’elle était contre les vaccins. J’ai bien senti, dans la façon qu’elles eurent de répondre à mes questions maladroites, une certaine animosité à mon égard, du type : « de quoi je me mêle ! » Surtout que la société fait tout un remue-ménage pour un virus inconnu contre lequel n’existe aucune thérapeutique et que même sans vaccin on arrivera bien à s’en débarrasser. Alors, un de plus ou de moins, nos défenses naturelles sauront bien les vaincre, tous autant qu’ils sont.
     Et vous avez bien raison, les filles ! D’ailleurs je partageais la même conception que vous il y a encore peu. D’autant que j’émergeais d’une période où les vaccins se cantonnaient à quelques pathologies, la grippe n’étant pas encore inscrite dans le bataillon préventif. Eh, quoi ! pensais-je, la grippe je l’ai eue, et bien eue, puisque délirant dans un coma dont on m’a dit qu’il fut sévère aux alentours de mes trente ans. Je l’avais bien vaincu, ce fichu virus. Je devais donc être immunisé. Que nenni ! Les anticorps d’un virus passé n’agissant guère sur sa mutation future. Mais après tout, j’étais seul responsable de mes souffrances éventuelles, voire de mon décès, en refusant l’aide apportée à mes défenses immunitaires, puisque cette pathologie provoque, bon an, mal an, quelque 10 000 morts en France.
     Certes, en ce qui me concernait, il m’était loisible de l’admettre et ne pas me vacciner, mais qu’en était-il de ceux que je côtoyais ? En rien ils n’étaient responsables de mes éventuelles errances tactiles, projections salivaires, éternuements et autres possibles contacts contaminants. Et c’est en cela que la responsabilité incombe à chacun, soit de rester cloîtré si l’on refuse toute prévention, soit d’éviter par le vaccin, si tant faire se peut, toute contagion possible lorsqu’on approche quotidiennement des êtres fragiles en période épidémique. Il ne s’agit nullement d’aller contre le libre choix de chacune et chacun d’entre nous, mais convenir de la responsabilité que l’on prend et d’en accepter toutes les conséquences qui peuvent s’avérer dramatiques, tant pour soi que pour les autres. Pour soi en devenant l’accusé, tout d’abord de sa propre conscience, ensuite face à la victime, c’est-à-dire l’autre ou ses proches.
     Enfin, et pour conclure, la possibilité, quand bien même serait-elle faible, de transmettre le coronavirus étant déjà largement suffisante, celle d’en ajouter un second, alors qu’il est possible de l’éviter, participe de l’inconscience.
     Celle de la jeunesse et de sa certitude de vaincre. Seulement voilà, jeunesse rêve, vieillesse décompte, selon le proverbe.

Chemin

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