Covid et réchauffement

3 octobre 2020 § Commentaires fermés sur Covid et réchauffement § permalien

 

 

   La Covid et le réchauffement climatique ! Le couple infernal ! Voilà la nouvelle antienne serinée par les hiérarques de l’écologie. Font feu de tout bois, les bougres ! 
    Toutefois, je n’ai pas bien compris où ils voulaient en venir. Peut-être à ceci : puisqu’on a su, pour lutter contre le coronavirus, se confiner et cesser de consommer, on peut faire la même chose pour lutter contre le changement climatique. Ce qui nous promet de réjouissantes catastrophes économiques et humaines. 
 
    Pour nous en convaincre, rien de tel qu’un gloubi-boulga indigeste proféré par deux jeunes thuriféraires de la nouvelle religion, celle du climat. Des affirmations à la pelle sans l’once d’une preuve scientifique. Leur seule caution est celle d’un biologiste qui répète le credo des écologistes. Rien ! Pour exemple l’affirmation selon laquelle l’invasion du moustique tigre dans nos contrées serait due au réchauffement de la planète. Ce moustique fut importé début des années 2000 d’Asie, via l’Italie. Le tigre prolifère grâce aux eaux stagnantes, en priorité urbaines alors que d’autres espèces préfèrent les marais. Pourvu que l’eau, douce ou saumâtre, stagne dans une gamelle, une dalle, un récipient, une flaque, soit chauffée à 25°C par le soleil, les femelles pondent. Le diptère batifole entre 18°C et 30°C. C’est pourquoi il est guilleret partout, sauf en Islande et en Antarctique. Dans les années soixante la région de Narbonne était envahie par des escadrilles de moustiques. Au XVIIe siècle, le paludisme, transmis par les moustiques du genre Anophèles, ravageait la vallée de Chevreuse et notamment les religieuses de l’Abbaye de Port-Royal des Champs, pas très loin de celle pour les hommes des Vaux de Cernay (lieu transformé en hôtel que je vous recommande). On en vint à bout grâce à l’assainissement des marécages alentours (d’où le nom de malaria pour la maladie). En revanche, l’interdiction du DDT, voulu par les groupuscules écologistes, a provoqué la résurgence du paludisme en Afrique (notamment au Mali actuellement) alors qu’il était en voie d’éradication. 
   Le moustique tigre ne propage pas le paludisme. À noter que les maladies dont il est le vecteur, chikungunya, dengue ou zika, ne sont présentes, à l’heure actuelle, dans l’hexagone que sur des porteurs infectés ailleurs et ramenées en France. Non par le fauve hexagonal. Exactement de la même manière que pour les rares cas de paludisme diagnostiqués ici. Seules les femelles – de jour pour le tigre, à la différence d’autres espèces qui s’activent en soirée – sont aptes au bombardement en piqué à 2,5 km/h, ne se contaminant elles-mêmes de ces virus qu’en ayant auparavant chargé la bombe sur une personne déjà infectée (le mystère de la poule et de l’œuf qui perdure). Donc, s’il est certain qu’un risque existe (comme le feu qui brûle ou l’électricité qui chatouille), il n’est pas plus important que celui de voir nos maringouins locaux diffuser à nouveau le paludisme. Mais ça peut venir, bien sûr, sans pour autant incriminer le climat. Pour le moment les piqûres de moustiques, tigre ou autres, restent bénignes, au contraire de ce qu’affirment les deux cousins radiophoniques. Il suffit de désinfecter soigneusement et vigoureusement le cratère dès que le minage a eu lieu. S’en suivra peut-être un bourgeonnement rougeâtre, plus ou moins important selon que l’on est allergique ou non, dont la démangeaison disparaîtra rapidement. Désagréable certes, d’où l’irrépressible envie d’écraser ces kamikazes – malgré l’avis différent, parce qu’il y distingue une mère nourrissant à la façon des vampires ses petits, d’Aymeric Caron risible vegan. 
   Non la planète ne va pas mal malgré ces moustiques. C’est une vue de l’esprit que de l’affirmer. La nature ne connaît pas l’équilibre. Elle évolue sans cesse. Si une forêt brûle, elle repoussera. La sécheresse suit les inondations, et inversement. Les glaces fondent en été et se régénèrent en hiver, même si le Groenland fut à une époque couvert de noisetiers, de vignes et de magnolias. Les temples du Cambodge sont digérés par la forêt. Les côtes ici sont érodées et là s’ensablent. Si les océans montent, ils baisseront plus tard. Le pétrole qui nappe accidentellement la mer sera assimilé. Même le plastique disparaîtra. Les volcans éjaculent puis se calment. Bref, nous n’y pouvons rien et si un jour une autoroute est abandonnée, soyez certains qu’elle disparaîtra sous la poussée des plantes. Quant à l’air que nous respirons il est composé d’oxygène à 21 %, d’azote à 78 % et de divers gaz à 1 % dont le CO2 pour 0,004 %. Le temps n’existe pas pour la nature. Nous sommes impatients, pas elle. 
   Pour contredire les sottises débitées sur le coronavirus, il est désormais admis qu’une des espèces de chauve-souris en est à l’origine puis l’a transmis au pangolin qui le refila à l’homme. Juste avant lui, un autre coronavirus fut transmis via la civette infectée par une autre chauve-souris. On sait de plus que toutes les chauve-souris hébergent quantité de virus (ébola, rage…) et que deux espèces hébergent plus spécifiquement 46 % des coronavirus. Et ils sont nombreux car leur famille est immense ; virus à tropisme multiple (respiratoire, entérique, neurologique et hépatique) classés en trois groupes, celui qui nous affecte actuellement n’appartenant à aucun d’entre eux. Ils peuvent infecter tous les vertébrés et quelques uns l’homme. 
   Beaucoup de pandémies dévalent de l’Asie (celle de la variole dite majeure par exemple vient de là-bas, les mineures venant d’Amérique du sud et d’Afrique) et plus spécifiquement de la Chine pour les virus respiratoires à cause de pratiques culinaires et sociétales ancestrales. La grippe de 1919 avec ses cinquante millions de morts, dite à tort espagnole, vient de là. Les épidémies de 1957 et les autres qui ont suivi, dont celle de 1968, faisant des millions de victimes dans le monde sont venues de Chine. C’est faire preuve d’opportunisme et de mensonge que d’incriminer le changement climatique. De tout temps — et même sous nos contrées — les hommes ont vécu dans la proximité des animaux, qu’ils soient domestiques, de basse-cour, d’étable ou sauvages. Ce n’est pas une hypothétique déforestation qui déversa les pangolins sur les étals chinois et dans les bols des affamés. Pas plus que les singes africains dégustés en grillades, sources du VIH. En Australie, où l’on incite la population à manger du kangourou afin d’enrayer sa prolifération qui devient nuisible, à la grande joie des écologistes qui y voient un sauvetage planétaire par diminution de CO2, on oublie de préciser le danger couru par les gourmets, infestés que sont ces marsupiaux prolifiques par E. Coli, Salmonella ou Toxoplasma. En revanche l’absence de touristes en Thaïlande pendant le confinement fit se battre des nuées de singes qui n’étaient plus nourris. Est-ce que l’un d’entre eux propagea auparavant une quelconque maladie en s’approchant de ces touristes extasiés ? Peut-être, mais nul ne s’en souciait. Si l’habitat naturel d’une espèce est détruit, soit cette espèce migre vers une autre contrée, dont le vaste monde est riche, et s’adapte, soit elle disparaît. De même lorsqu’un couple est déplacé, volontairement ou non, par le tourisme, les échanges commerciaux ou les tempêtes. Noé, comme ses alter-ego mythologiques, mésopotamien, sumérien et autres, avait vu juste en embarquant des couples pour la reproduction. L’animal ne se rapproche de l’homme que par les manies de celui-ci, qui sont de le nourrir, de le domestiquer, de s’en nourrir lui-même sans précaution. Caresser son chat ou son chien diffuse dans l’air ambiant une nuée éventuellement pathogène qu’on respire à plein poumons. 
 
   Quant aux fréquences de ces épidémies, rien n’indique une quelconque augmentation. Il y en a toujours eu (la syphilis, par exemple, dont on sait depuis 2008 avec une quasi-certitude désormais que la bactérie fut importée d’Amérique par C. Colomb ou la peste noire due à un bacille cheminant par la route de la soie) et il y en aura encore à différentes époques, qui s’espacent, se rapprochent, s’éloignent à nouveau pour émerger plus tard. C’est ainsi. Et si lutte il doit y avoir ce n’est pas en nous assénant des contre-vérités ou en imitant la folie de Don Quichotte contre des moulins à vent – qu’étrangement on aime à reproduire, bâtir et vénérer à grandes érections d’éoliennes de nos jours. Pour mieux ignorer sans doute que tout ce remue-ménage servira à brasser du vent à défaut de produire correctement autre chose.
   Si lutte il doit y avoir, c’est celle menée par la science et non par la peur.

Union de la carpe et du lapin

1 septembre 2020 § Commentaires fermés sur Union de la carpe et du lapin § permalien

 

Nature morte aux roses
Nature morte aux roses

 

    Lors de l’université d’été qui s’est déroulée à Blois, les écologistes ont déclaré leur amour des socialistes qui sont tombés sous le charme. 
   Ils roucoulent comme des colombes avant l’accouplement. Nous avions connu l’union de la gauche fin des années soixante-dix. Connaissant la fin de l’idylle il n’est pas présomptueux de prévoir la fin de celle qui se noue actuellement entre le PS et EELV, sorte de mariage de la carpe et du lapin. Et que dire de l’éventuel concubinage un moment souhaité avec communistes et insoumis ? Ces deux derniers ayant fait heureusement savoir leur désaccord. 
   Le socialisme est un parti de liberté. Les trois autres totalitaires et oppressifs. Antinomiques, jamais ils ne s’entendront. Trop de différences les opposent. D’ailleurs, au sein même des verts, la contestation est constante et si elle est autant virulente que celle des quelques récalcitrants spongieux que l’on put observer à l’origine de l’effondrement du parti rose, elle concerne tous les membres du mouvement écologique, chacun ayant sa solution qu’il voudrait voir adopter pour chacune des propositions émises. Comment voulez-vous qu’ils dialoguent demain ? À moins d’instituer un forum perpétuel ouvert à tous les mécontentements où l’on passera son temps à pinailler plutôt qu’à progresser. 
   Au-delà de ces reproches tout fonctionnels, il en est d’autres rédhibitoires à l’association. Les principes fondamentaux. Comme le revendique le mouvement, les valeurs du PS sont au service du progrès humain dans toutes ses dimensions. Cela signifie une conception évolutive fondée sur la science, la connaissance et le respect de tous. 
   Les écologistes ne respectent que leur point de vue, bien que les moyens d’y parvenir soient cacophoniques. Hors leur vision du monde, il n’est point de salut. Il serait fastidieux de décliner les revendications abusives et irréalistes d’un parti qui se targuerait de gouverner. L’abandon du nucléaire, civil et militaire, en est le triste exemple, tout comme la sortie de l’OTAN ou le désarmement. Le pacifisme n’est pas une vision pertinente dans un monde de violence. 
   Je passerai sous silence l’aberration d’une politique agricole passéiste, l’agro-écologie, où la priorité est donnée aux infrastructures réduites, agro-écologie contraire au besoin mondial, s’apparentant plus au jardinage amateur, que pratiquent avec raison et bonheur ruraux, banlieusards ou retraités, jardinage suffisant pour une ou deux familles mais totalement inadapté pour nourrir une population sans cesse grandissante. Seule l’agriculture à grande échelle en est capable, avec la nécessité d’augmenter les superficies cultivées par la réduction du nombre d’exploitations, ainsi qu’utiliser, tout comme d’ailleurs pour les jardiniers dans leur potager, engrais et pesticides pour, non pas tant le rendement, mais la simple éclosion d’une plante et non son étiolement programmée si l’on ne fait rien (par exemple cerisiers et betteraves, qui grâce aux interdictions imposées d’intrants risquent de disparaître, ou encore le vin bio parfaitement imbuvable). La concurrence mondiale est telle, et dans tous les domaines, qu’il nous faudra bien s’adapter si nous voulons survivre et ne pas dépendre entièrement d’une production externe. 
   Quant aux autres points de friction qui ne manqueront pas de germer dans l’hypothèse d’une alliance et qu’aucun compromis ne parviendra à lisser, tels la République, l’économie, la santé, l’Europe, et d’autres sujets dont les approches diffèrent tant, qu’il est improbable que l’on puisse faire cause commune, à l’instar de l’esperanto, marotte écolo ou marronnier journalistique, au programme scolaire. 
   D’une manière générale, à lire les sujets de préoccupation de ce parti, si quelques unes tombent sous le sens – ne contestant en rien leur utilité –, les contraintes envisagées pour parvenir à leur réalisation ainsi que l’application de la plupart des autres sont, non seulement trop nombreuses, mais de plus autoritaires, partant inacceptables. 
   Un trop-plein d’obligations entraîne le rejet de ce nouveau Léviathan. 
  Trop de divergences dans un couple ne laissent entrevoir qu’un divorce. 
   Que les socialistes, totalement déboussolés après la raclée vécue lors des dernières élections présidentielles et les résultats en demi-teinte des municipales, recherchent des solutions hémostatiques à cette hémorragie, il n’y a là rien que de très normal, mais qu’ils s’acoquinent avec des illuminés, euphoriques après quelques éphémères succès aux dernières municipales – qui ignorent que diriger une collectivité urbaine est à cent lieues des impératifs nationaux – relève du suicide collectif comparable à ceux organisés par des sectes ésotériques. 
    Il y a sans doute mieux à faire, ne serait-ce déjà que proposer autre chose que la contradiction systématique aux décisions gouvernementales actuelles et tenir un discours responsable, non le charabia totalement inaudible émis ces derniers mois de la voix fluette et atonale du premier secrétaire.

Écologisme et voiture électrique

23 juin 2020 § Commentaires fermés sur Écologisme et voiture électrique § permalien

 

Ma bagnole devant la maison ! Mais non, c’est une blague !

     La mode est à l’écologisme primaire. La convention citoyenne du climat en est l’exemple parfait. J’ai tenté d’adhérer. 
     Figurez-vous qu’ayant découvert une pub proposant une voiture électrique au prix dérisoire de 47,00 € mensuel pendant deux ans, après un versement initial plus conséquent et une déduction de bonus variés et divers offerts généreusement, il me prit envie de découvrir la nouvelle coqueluche hollywoodienne et, pourquoi pas, me laisser contaminer, moi qui vilipendais jusqu’à ce jour ce type de locomotion. 
     Avant de tousser comme un malade de la Covid en m’apercevant, consultant le web, qu’il s’agissait d’une offre indûment alléchante. Ma répugnance publicitaire autant que mon opposition définitive à ce mode de transport, non pas véhiculaire mais bel et bien envers son énergie fallacieuse, devinrent indéfectibles. 
     Tout d’abord il s’agissait pour la marque Kia d’écouler, voire de brader, d’un modèle quelques exemplaires invendus d’avant le confinement. Seuls donc un petit nombre de concessionnaires qui possèdent l’artiste en stock peuvent l’offrir à un nombre très restreint d’acheteurs. Ce qui déjà s’apparente à une duperie, tempérée il est vrai par la précision synthétisée se voulant affriandante selon laquelle « il n’y en aura pas pour tout le monde ». 
     Ensuite je m’interrogeai sur l’origine des aides et bonus permettant à l’acheteur d’économiser pécuniairement, si ce n’est écologiquement, sur son prix réel. Réponse : des primes offertes par un généreux gouvernement, prélevées il va sans dire sur le budget de l’État, donc des contribuables. 
     Mais pourquoi un tel effort pour privilégier ce qui est une véritable escroquerie que seuls des neurones totalement déconnectés du réel ont pu concevoir ? Surtout en période de cataclysme économique. 
     Par souci écologique, éviter la pollution, préserver la planète, inverser le climat et autres billevesées à l’usage des crédules. 
     Rien n’étant parfait, je suis resté au volant de ma Rolls diésel pour rentrer à 130 km/h (au moins) dans mon château inchauffable et dévorer une côte de bœuf grillée au barbecue. N’en déplaise à ces cent cinquante hallucinés de la convention climat dont les neurones nourris bios ont dû être contaminés au claviceps purpurea
     Entre nous soit dit, palabrer pendant neuf mois pour enfanter un tel amalgame d’ineptes revendications, de stupides interdictions et d’inquiétantes mesures répressives n’est pas pour nous rassurer quant au climat délétère qui prévaudra dans les sociétés futures. Si l’on n’en vient pas à interdire aussi l’enfantement. 

Qu’est-ce que la voiture électrique : 
     L’usinage d’un engin, quel qu’il soit, du porte-avion à la trottinette en passant donc par la voiture ou le taille-haie à batterie, nécessite l’utilisation de matériaux, issus soit d’un recyclage, soit d’une extraction minière, les deux procédés, l’un comme l’autre, autant coûteux en énergie. Non comptées les dépenses d’assemblage qui suivront, également exorbitantes. 
     Mais le pire est à venir concernant le recyclage des appareils rechargeables, notamment la batterie permettant d’animer l’engin ! Désormais au lithium, énormément plus conséquente (325 kg pour celle de la Zoé, soit dix fois plus que des accus ordinaires) que celle du taille-haie précédent, elle est broyée, comme les autres, en fin de carrière afin d’en récupérer les différents composants. Coût de l’opération d’environ six mille euros la tonne. Après triage, bacs et casiers pleins de composants en morceaux sont acheminés vers des fours à pyrolyse afin d’éventrer à 500°C leur enveloppe pour oxyder les contenus. 
     Les matières obtenues seront ensuite transportées vers un autre site de traitement afin d’obtenir par divers procédés des poudres et lingots des minerais et terres rares récupérés pour utilisation ultérieure. 
     Deux industriels sont opérationnels, l’un en Moselle, l’autre près de Lyon. Une usine de traitement se situe en Aveyron. 
     Les accus nécessaires, toute utilisation confondue, actuellement représentent 65 % de la demande mondiale en lithium, minerai qui permet un meilleur rendement et une longue durée de vie par rapport au cadmium ou au nickel ; l’échange d’un ion lithium entre une cathode en cobalt ou manganèse depuis une anode en graphite, électrodes baignant dans l’électrolyte au sel de lithium, produit l’énergie. La recharge – terme inapproprié puisque nul courant n’est stocké – permet de faire l’inverse, c’est-à-dire forcer les ions de la cathode à retourner vers l’anode. En dehors de ses inconvénients propres (la batterie ion-lithium chauffe ou peut exploser), pour fabriquer une telle batterie (c’est la même technologie que l’on retrouve dans les tablettes, portables, appareils photo…) on utilise donc le lithium qui s’obtient comme le sel, dans une sorte de marais salant. Les plus grandes réserves dorment dans le triangle Bolivie–Chili–Argentine. La demande a explosé et son prix augmenté de 850 % en quelques années. Aucune pénurie n’est à craindre, les gisements sont estimés pour un million d’années au rythme actuel. 
     Le cobalt en revanche nécessite une main d’œuvre congolaise exploitée dans des conditions indignes au fond de mines creusées à la main, jusqu’aux enfants qui meurent après avoir travaillé comme des bagnards. 
     Le graphite, quant à lui, est, ou extrait de mines pour moitié chinoises – le reste se répartissant entre les deux Amériques, l’Indonésie, l’Europe et Madagascar – ou synthétisé à partir de coke de pétrole, d’anthracite, ou de résidus recyclés. 
     Le cobalt se récupère plus facilement que le lithium dont on sait qu’il est caustique pour les sols s’il y est abandonné. D’autre part toutes les batteries ne sont pas identiquement composées des mêmes métaux, certaines contiennent du manganèse ou du nickel, du cuivre ou de l’aluminium, les vieilles batteries du plomb, et leur régénération nécessite des méthodes adaptées, pas nécessairement équivalentes ou suffisamment développées. Avec les risques que l’on sait de retrouver en vrac des piles de piles entreposées à l’abandon au détour d’un chemin forestier. 
     La fabrication comme le recyclage des batteries et carrosseries, nécessitant transport et manipulations entre différentes usines, sont donc tout autant problématiques, coûteux et polluants que pour les modèles classiques. 
     Subsiste un élément dont on pense qu’il est le secret de l’engouement pour les voitures non thermiques, le prétendu carburant, en l’occurrence l’électricité. Parce qu’il ne produirait pas, en aval, de CO2. Il serait d’autre part erroné de croire qu’il est source d’économie. Passe encore si l’on recharge la batterie chez soi, le coût étant de l’ordre de vingt centimes d’euro le kw/h, soit pour des accus d’environ 50 kw/h (ceux de la Zoé par exemple) et une autonomie annoncée mais irréalisable de 400 km une dépense de 10 € qui se monte à 40 € si vous rechargez, en patientant longuement, sur l’autoroute. 
     Enfin la multiplication des véhicules électriques, si elle doit s’opérer comme le souhaitent écologistes et dirigeants opportunistes, engendrera une demande multipliée des éléments développés supra, ainsi que la nécessité d’une surproduction d’électricité que panneaux photovoltaïques ou éoliennes – dont l’érection est polluante – ne pourront pas soutenir en raison de leur fonctionnement aléatoire, et encore moins compenser la baisse programmée de la production nucléaire. 
     La solution que je serais tenté de proposer serait celle d’un véhicule muni d’une minuscule pile atomique produisant sa propre énergie. Silencieuse et respectueuse du sacro-saint effet de serre. J’entends déjà les hourvaris que ma solution, cependant parfaitement concevable, déchaînent. Mais pourquoi pas dans un premier temps pour propulser les trains ? Porte-avions, sous-marins et autres navires naviguent déjà ainsi. On m’objectera les risques d’accidents radiatifs si deux véhicules se télescopent, les vols à usage explosif, et bien évidemment les déchets à traiter. Inconvénients que l’on peut aisément minimiser, voire supprimer.
     L’autre possibilité est la pile à hydrogène qui convertit l’énergie du gaz en électricité (hydrogène + oxygène → électricité + eau + chaleur) l’échange des ions s’effectue de l’anode (la molécule d’hydrogène libère des électrons grâce à l’électrolyte : 2 H₂  →  4 H + 4 e) vers la cathode (les ions oxygène de l’air se combinent aux protons et donnent de l’eau). Totalement non polluante à la condition d’obtenir le gaz par électrolyse de l’eau, et non du méthane, via une énergie bon marché comme celle de l’énergie nucléaire (la fusion, non encore réalisable, si elle l’est un jour, sera le procédé de l’avenir). Simple et inépuisable. 
     La photosynthèse à partir d’algues est actuellement à l’étude pour l’obtention de ce carburant ne rejetant que de l’eau (H₂O). 
     La pile à hydrogène est encore coûteuse car elle nécessite, pour catalyser la dissociation, l’utilisation du platine, qu’on tente de remplacer par un métal de synthèse, l’hydrogène lui-même étant également encore onéreux, de l’ordre de 10 € le kg de gaz, prix et quantité pour parcourir 100 km, mais pas plus que les carburants actuels, voire moins quand les taxes augmentent. 
     En revanche un plein d’hydrogène (dans les très rares stations parisiennes) s’effectue en cinq minutes pour une autonomie d’environ 500 km, portée à 700 dans un avenir proche. Évidemment les réservoirs à haute pression, la pile et l’élévateur de tension prennent de la place. Les voitures, à puissance équivalente, coûtent le double de nos bonnes vieilles berlines. 
     Rien n’est donc parfait. Hormis ma Rolls.

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