Couvre-feu

19 octobre 2020 § Commentaires fermés sur Couvre-feu § permalien

 

 

   Couvre-feu. Terme de guerre. Ce mot résonne comme une menace et non comme promesse de guérison. D’ailleurs il est assorti d’une convention punitive. Comme jadis. Celle ou celui qui ne respectait pas cette atteinte à la liberté était arrêté. Voire fusillé si suspecté de terrorisme. Nous y revenons. En cas de récidive, de sorties non autorisées, d’absence de laissez-passer, forte amende et six mois de prison. Pour un virus que rien ni personne n’arrêtera, comme les autres virus qui, on ne sait trop pourquoi, vont, viennent, disparaissent, réapparaissent, au gré des contaminations. Et il en existe des milliers, et de bien pires. N’oublions pas que celui qui nous préoccupe actuellement se propage moins vite que celui de la grippe même s’il est un tantinet plus délétère. Et si guerre il y a, elle est personnelle et non étatique, chaque individu étant exposé à chaque instant de sa vie à de multiples agents pathogènes contre lesquels il doit lutter. Avec l’aide de la médecine parfois, mais le plus souvent sans qu’il le sache, le conflit et la victoire passant inaperçus.

   Ils ont peur de la mort et elle rôde à chaque seconde au plus profond de la vie.

   Je ne dis pas qu’il ne faut pas se protéger, notamment dans les lieux de soins ou de résidences, hôpitaux, asiles et autres maisons de retraite publiques ou privées. Là c’est le bon sens, ailleurs c’est l’outrance. Tout comme il est prudent de se faire vacciner contre la grippe, puisque vaccin il y a, à la différence de la Covid. Lorsque la solution thérapeutique existe il est judicieux de l’utiliser, sinon c’est faire preuve de sottise et militer pour l’instauration de mesures liberticides, moralisatrices parfaitement inutiles mais intellectuellement sécurisantes.

   Car nos gouvernants se protègent. Je les comprends. Déjà se profilent les cohortes de crétins — bien souvent adversaires des vaccins qui plus est — qui portent plainte, drogués à l’assistanat qu’ils sont. Avec des avocats mercantiles pour les entendre et des juges sans conscience pour diligenter des perquisitions. Demain, pour un rhume banal, dont l’agent est l’un des quelque deux cents virus potentiels, dont des coronavirus, une personne éternuant sera considérée pestiférée mais assez lucide pour déposer une plainte contre l’État qui n’aura su la protéger. Nous voyons que c’est déjà le cas.

   Alors ne reste que la coercition pour donner une apparence d’action.

   Et vous verrez que des abrutis fascisants réclameront la peine capitale contre ces terroristes qui, comme moi, pensent que tout ce vacarme est très exagéré, ne sert pas à grand-chose sinon à provoquer un cataclysme bien plus conséquent dont les vagues successives n’ont pas fini de déferler.

   Le monde vit le syndrome de Diogène, celui-là même qui conduisit Howard Hughes à vivre reclus et mourir, non pas des microbes dont il avait peur, mais de solitude, dénutri, cachectique et complètement dingue.

Des gendarmes en surchauffe

23 août 2020 § Commentaires fermés sur Des gendarmes en surchauffe § permalien

 

   Les images diffusées par Youtube de l’arrestation d’un employé de supermarché qui ne faisait que son travail, par deux gendarmes sans leur calot en raison de la taille du cerveau ou de sa surchauffe, me suggèrent plusieurs réflexions.
   
   Tout d’abord celles concernant les réactions positives, c’est-à-dire l’attitude, en premier lieu, du client qui prévient qu’il assistera jusqu’au bout à la prestation gendarmesque, évitant ainsi, et certainement, un dérapage dramatique, ensuite le commentaire de la directrice du magasin qui s’étonne d’une telle débauche de violence de la part de ceux qui ne sont en rien chargés de juger du bon ou mauvais usage d’un masque et enfin des juges qui n’ont sanctionné le jeune homme, parce qu’il fallait bien le faire puisqu’il avait reconnu avoir apostrophé les représentants de la maréchaussée, que d’un rappel à l’ordre. Ces gens, en quelque sorte, rétablissent l’honneur d’une société qui commence sérieusement à divaguer.
   
   Quant à l’exploit des deux olibrius nantis d’un uniforme, sans doute le port de ce dernier leur a-t-il tourné la tête au point de les transformer en grands prêtres imbus de leur savoir chargés de faire respecter un dogme vestimentaire issu de leur imagination. Pourquoi n’avoir pas, de plus, reprocher au jeune homme, l’absence de mains gantées, de bonnet, de surchausses, de blouse de bloc opératoire ou encore juger de la propreté de ses chaussures ?
   
   Au-delà de leur stupidité dangereuse, et malgré l’approbation hiérarchique tout aussi imbécile que leur acte, ils deviennent la justification, pour une majorité de citoyens, de la haine ressentie envers les forces de l’ordre. Ne soyons donc pas étonnés de ce dédain du peuple vis-à-vis de sa police. Les haines, comme œufs battus en neige, prenant de l’ampleur, ne soyons pas surpris non plus si ce type d’évènement tend à se multiplier.
   
   Une anecdote personnelle montrera que la contamination au coronavirus n’est pas uniquement respiratoire, virus qui, soit dit en passant, n’en est qu’un parmi tant d’autres nous assaillant à chaque instant de notre vie et contre lesquels, malgré leur dangerosité, nous n’employons aucune barrière protectrice. Le lavage de cerveau auquel nous sommes soumis risque de faire plus de dégâts que la bestiole pékinoise qui en est la cause.
   
   L’autre jour je devais récupérer un colis d’environ soixante dix kilos. Téléphonant au centre de livraison, je fus rassuré par l’aide au chargement que l’on me proposa. Guilleret j’arrivai près des hangars grands ouverts et aérés où l’unique employé de service me demanda de mettre un masque. Las ! Je l’avais oublié, n’en ayant aucun dans la voiture. Il ne m’en offrit pas. Lui proposant diverses solutions, dont un gilet jaune autour du nez, qu’il refusa, lui expliquant que nous étions en plein air et qu’à son âge, bien plus jeune que moi, il ne risquait rien, il me répondit qu’il avait une famille, qu’il se devait de la protéger et qu’en conséquence sans masque digne de ce nom il refusait de m’aider. Pestant et maugréant après cette société clownesque et devenue complètement con, je m’attelais à charger mon colis. N’ayant rien perdu de ma vigueur malgré mon âge bientôt canonique, je parvenais à mettre dans le coffre le lourd et volumineux objet tandis que mon magasinier trouillard, par crainte de m’entendre tousser, se calfeutrait dans son bureau exigu duquel il ne sortit pas même pour me faire signer un bon de livraison qu’il m’indiquait, par gestes mensongers à travers la vitre, inexistant.
   
   Pour en revenir et finir avec la maréchaussée du début, je dois indiquer que j’ai une nièce qui a depuis peu incorporé le corps de la Gendarmerie. Je souhaite ardemment, mais j’en suis d’ores et déjà convaincu, qu’elle ne succombe pas au virus de la domination ou de la suprématie du tyran due au fait de porter un uniforme. Et j’espère qu’elle lira ces quelques lignes.

Un remède pire que la Covid

3 juin 2020 § Commentaires fermés sur Un remède pire que la Covid § permalien

 

Photo perso – DR

 

     À qui veut les entendre, les commentateurs qui se disent informés se gargarisent d’une satisfaction toute factice. Il est heureux, disent-ils, que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité l’homme ait choisi, pour contrer cette épidémie coronavirale, la santé et non l’économie. 
     Il serait pourtant plus juste et sincère de dire que, dans sa globalité, homo sapiens est lentement devenu homo timoratus si ce n’est homo phobicus, voire homo stultus ; par conséquent quelques uns de l’espèce par crainte de procès, de plaintes, de rejets, les autres par tare génétique, beaucoup par hébétude, privilégièrent l’univers hospitalier devenu exsangue afin de préserver le résidu de confort qui subsistait malgré les coupes claires successives l’érodant au nom de l’économie. 
     Ce n’est donc pas par compassion envers leurs prochains que fut décidé l’aberrant confinement, dont on ne peut affirmer qu’il fut efficace puisque les rares comparaisons avec d’autres nations moins autoritaires démontrent une étonnante similitude dans les résultats obtenus, voire meilleurs, non par compassion donc mais uniquement par crainte d’administrés plaideurs en tout genre qui, depuis l’épisode du sang contaminé, recherchent des responsables à tous les aléas perturbant la banalité de leur existence. 
     Certes l’émergence de ce virus, comme des centaines d’autres d’ailleurs, passés ou futurs, avec leurs alter-ego les bactéries, agissant ponctuellement de même, vint enrayer de sa taille plus insignifiante qu’un grain de sable le beau rouage de notre quotidien. Mais guère plus, tout autant peut-être, voire moins, que les épidémies auxquelles est confrontée régulièrement depuis son origine l’humanité et dont on ne parle jamais, sinon après. Cette attaque virale bénéficia d’une publicité outrancière qui, comme un ouragan s’auto-alimentant, balaya les esprits enclins à toutes les peurs imaginant dans cette bestiole agressive l’émanation d’un Hécatonchire intentionnellement libéré par un Zeus asiatique désireux de régner en maître, ou pesticide détruisant la nature facilitant la naissance d’une Chimère dévorant ceux qu’elle croisait. Rares furent les médecins à dire qu’il ne s’agissait que d’une maladie comme une autre, à traiter en médecin et non en pusillanime. On ne les écouta pas. Pire, on tenta de les discréditer. 
     Il faut toujours trouver raison à ses angoisses, à ses phobies. Les anesthésier. Alors on confina, au nom du principe de précaution, de la trouille mondiale qui dirige désormais nos sociétés, sans se soucier de savoir si l’on n’allait pas tomber de Charybde en Scylla, si le remède ne serait pas pire que le mal. 
     D’effrayantes statistiques, ajoutant à la terreur, furent ainsi communiquées, prévoyant une espèce d’apocalypse si rien n’était fait pour contenir l’avancée du monstre. Encore aujourd’hui répète-t-on à l’envi qu’il est toujours là, tapi dans quelque recoin prêt à fondre sur sa proie, malgré l’évidente constatation de sa constante évanescence. 
     L’humanité cessa de vivre, confinée qu’elle était dans sa prison d’interdictions. L’activité cessa. L’économie fut rabotée, ruinée. Quelques naïfs crurent que la décroissance, enfin, prenait le pas sur le capitalisme, espérant, Attila modernes, que la mondialisation ne repousserait pas là où ils applaudissaient. 
     Puis la réalité lentement s’imposa. Tous n’étaient pas morts mais beaucoup furent abandonnés, laissés pour compte sur le bord du chemin. Ils mourront, socialement ou physiquement, plus violemment sans doute que d’une agression virale. Immanquablement nombreux sont ceux qui, se réjouissant de cet entracte, deviendront les nouvelles victimes de ce nouveau bourreau, le désastre économique. 
     À l’image des animaux de la fable que Babrius, fabuliste romain écrivant en grec, intitula « Les Bœufs », traduit par M. Sommer en 1848, que je vous livre in extenso en guise de conclusion.


 

21 –  LES BŒUFS. 
     Les bœufs un jour cherchaient à se défaire des bouchers, dont la profession leur est si funeste. Déjà ils s’attroupaient et aiguisaient leurs cornes pour le combat. Un des leurs, un vieux bœuf qui avait longtemps traîné la charrue, leur dit : « Du moins, ceux-ci ont la main habile et nous tuent sans nous faire trop de mal ; mais ce sera deux fois mourir que de tomber sous les coups de maladroits ; à défaut de bouchers, les bœufs auront encore assez d’égorgeurs. »
Avant de fuir un mal présent, vois à ne pas tomber dans un pire.

Ceci n’est pas un virus, mais ça y ressemble

10 mai 2020 § Commentaires fermés sur Ceci n’est pas un virus, mais ça y ressemble § permalien

 

Ceci n’est pas un virus – photo perso

 

     Ceci n’est pas un virus ! Il s’agit d’un Allium Mont Blanc, passé fleur, photographié par mes soins tant il me faisait songer à un virus.
     Virus qui n’en finit pas de faire causer, et notamment dans les multiples commentaires de ceux qui, ne les ramassant pas (la suite vous l’expliquera), ramènent leur fraise, avec des propos quasi totalement débiles. 
     Figurez-vous que l’autre jour, sur le site de Sud-Ouest, je découvris un article relatant l’émergence d’un cluster (ce qui, entre nous soit dit, fait sans doute plus exotique ou scientifique que foyer viral) dans le département de la Dordogne où l’enterrement d’un individu du milieu portugais des ramasseurs de fraises de la région en aurait été à l’origine, selon le préfet du coin, qui s’insurgea de cette « …illustration de ce que l’on ne souhaite pas… », accusant de facto la famille d’avoir enfreint les règles édictées du confinement, à savoir un nombre restreint de participants, en sus du défunt et de ses croque-morts, en accueillant une fratrie disparate et conséquente. 
     Les commentaires, de tous les vengeurs masqués, aigris, bilieux, hypocondres et alarmistes, aussi prompts à réagir que le préfet, furent nombreux à la suite de l’article, chacun y allant de sa jérémiade sur ces étrangers qui viennent non seulement usurper le travail de tous ces bons Français, eux qui, pourtant, rechignent à le faire, mais de plus contaminer par leur désinvolture nos compatriotes confinés, ajoutant de judicieuses mais inapplicables solutions élaborées après boire, critiquant l’incapacité crasse de nos dirigeants ou suggérant le tissage d’un complot. 
     Il m’arrive rarement de réagir, sachant le peu d’intérêt qui s’ensuit. Je le fis pourtant. Hésitant à rappeler que nous vivions en Europe et que nos retraités vont tout autant polluer les régions portugaises que les courageux ramasseurs de fraises les françaises, instaurant ainsi un courant d’échange profitable à tous, je me bornais à dire que le préfet y était peut-être allé vite en besogne, rappelant qu’en toute chose corrélation ne valait pas causalité. 
     On me répondit. Comment ! s’offusquait-on, mais si le virus ne prend pas le train… l’importation se fait quand même… comportements égoïstes… QI déficients… frais sanitaires qui n’auraient pas dû être… 
     Bref, nous n’étions, les accusés et moi-même, qu’infâmes perturbateurs dont l’inconscience n’avait d’égale que la stupidité. 
      Je me gardai bien de répondre à tous ces spécimens d’homo timoratus, si tétanisés par la peur qu’ils s’interrogent s’il ne vaut pas mieux rester confinés sous la couette plutôt que retourner travailler parmi tous les vérolés du corona. Le désopilant (si tant est qu’on puisse employer ce terme pour un enterrement, bien qu’on y rit souvent) est que je viens de lire, toujours dans Sud-Ouest, que le fils du défunt s’insurge du mauvais procès qu’on lui fait ainsi qu’à sa famille, les stigmatisant, car les règles édictées ont été scrupuleusement respectées lors de l’enterrement de son père. 
    Sans doute les pompes funèbres, ou leurs ordonnateurs, pourront-elles en témoigner. 
     Aux tests effectués sur plus d’une centaine de personnes, les résultats ce soir affichent royalement neuf contaminations, la plupart asymptomatiques ou paucisymptomatiques, dont l’épouse du mort et le fils re-confinés illico. 
     Beaucoup de bruit pour rien, comme aurait dit Shakespeare, et comme à l’accoutumée en définitive. Si ma photo n’était pas celle d’un virus, le comportement de beaucoup le devient.

Chemin

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