Cave canem !

24 mars 2019 § 2 commentaires § permalien

Mosaïque retrouvée à Pompéi

     Attention au chien ! Interjection impérative qui se veut dissuasive à l’entrée de nos cours, patios et jardins. Les latins déjà l’utilisaient, qu’ils aient ou non un chien, l’animal étant le plus souvent représenté sur mosaïque ou terre cuite, attesté par celle trouvée à Pompéi recouvrant le sol du vestibule d’une villa.    

     Selon certains l’expression ferait référence aux chiens d’or et d’argent campant aux portes du palais d’Antinoos, l’un des prétendants de Pénélope, le premier transpercé par la flèche d’Ulysse lors de son retour à Ithaque (Chant XXII – L’Odyssée – Homère – La Pléiade – pages 840-841).

     Pour ma part il eut été plus sage d’observer avec attention le chien qui m’accompagne dans mes promenades, lui que j’ai dû mener chez les vétérinaires après qu’il se fut affaissé tout à coup, dans l’impossibilité de se relever, comme paralysé.

     Depuis plusieurs jours, voire semaines, les symptômes d’une faiblesse caractéristique eussent dû m’alerter. Je mettais cela sur le compte de sa flemmardise chronique. Las ! Il souffrait de polyneuropathie, diagnostic qui laissait présager le pire si l’hérédité en était la cause. Une sorte de maladie de Charcot du chien.

     L’hypothyroïdie sévère détectée ensuite, qui donne les mêmes symptômes d’atteinte des nerfs périphériques, redonna le goût de l’espoir au chien qui comprit que la science devait être respectée, ainsi qu’à ses maîtres que l’euthanasie hantait en l’envisageant. Il suffit désormais de lui administrer, soir et matin, l’hormone absente pour qu’il retrouve dynamisme et entrain d’ici quelques jours.

     De la lévothyroxine ! Exactement comme celle connue pour l’humain sous le nom de Levothyrox, dont on a tant parlé dernièrement et que beaucoup ont critiqué en raison d’effets secondaires découverts soudainement suite au changement de formule des excipients ; car l’hormone est rigoureusement la même, qu’elle soit pour l’animal ou pour l’humain, et n’entraîne ni plus ni moins de désagréments qu’avant.

     Il est remarquable de noter, à ce sujet, que l’angoisse associée à un effet de masse provoque la crainte de l’un exacerbée par celle de l’autre. Bien souvent sans raison, sinon celle du mimétisme. L’absence d’esprit critique liée à la méconnaissance fait agir en dépit du rationnel et s’imaginer pour vérité ce qui n’est pas. Surtout fait succomber corps et âme aux chants des sirènes des pseudo-médecines ou traitements, pour leur malheur, ceux dont l’espérance a disparu et n’ont pas, comme Ulysse, sut s’en protéger.

     Mon chien, pour sa part, qui met toute sa confiance dans la médecine, vétérinaire ou humaine, ne croit en aucun complot ni lobbying pharmaceutique, ne se plaint de rien et commence à revivre.

Les héros sont bien pâles

23 mars 2019 § Commentaires fermés sur Les héros sont bien pâles § permalien

     

Capture d’écran 20minutes.fr

      Le boxeur de gendarmes, lit-on dans la presse, est suspendu de ses fonctions par la mairie d’Arpajon où il travaillait le jour avant de regagner sa cellule la nuit.

     D’aucuns vont pousser des cris d’orfraie dénonçant ce paradigme de l’injustice. Je n’y vois que le résultat de comportements éhontés de la part de ce prétendu héros, glorifié dans une fresque à la ressemblance étonnante avec un boxeur de carton pâte qui fit les beaux jours d’Hollywood.

     Parce qu’aujourd’hui dans nos sociétés sans honneur, les héros mendient pour couvrir les frais inhérents à leurs frasques et qu’en plus, insatisfaits de la somme obtenue, toute honte bue, ils rugissent et réclament un supplément de trois millions d’euros par le biais d’une avocate, ils ont bien pâle figure. S’ils savent compter, ne savent guère réfléchir, ou lire, car, comme il est écrit au bas des contrats de placements, les résultats obtenus ne présagent en rien des futurs. Selon leur méthode, laissant la cagnotte en permanence ouverte, ce sont des milliards qu’ils eussent pu quêter. Il faut bien que toute supercherie s’arrête un jour.

     Aussi insignifiante que ceux qui les encensent, leur pensée se dévoile sous la caricature exposée sur les murs. Malgré le talent de ces tagueurs nous sommes bien loin des Dieux olympiens rayonnant sur de hautes civilisations.

     Ces nouveaux parangons ne planent que sur les bicoques bâties de bric et de broc près des ronds points ; gourbis à l’image de leurs architectes que l’usure du temps vouera à l’oubli.

Germination

14 mars 2019 § Commentaires fermés sur Germination § permalien

Cheval dans le paysage – 1910 – Franz Marc

Malgré le vent qui balaye la campagne et les averses ponctuant notre avance, promenade avec le chien qui n’apprécie que modérément l’exercice.

Les champs de colza s’épanouissent et chaque tige se dresse défiant l’espace à conquérir, coroles jaunes éclosent au sommet de quelques unes. C’est le printemps d’un peuple qui se lève lentement mais inexorablement. Comme celui de l’Algérie dont la clameur se répercute en un chant d’espoir obstiné et pacifique.

Bientôt ces champs étaleront leur aplat, conquête contrastée sous un ciel noir d’orage, avant que matures, ils disparaissent après la récolte des graines.

C’est ainsi que progresse le monde, dans l’explosion renouvelée de la germination de l’esprit.

Faire peur !

10 mars 2019 § Commentaires fermés sur Faire peur ! § permalien

Climat tragique – 1910 – Marianne von Werefkin

Je lisais dernièrement un article sur la présence d’acrylamide contaminant la nourriture, papier repris en chœur par tous les journaux comme s’il était urgent d’en révéler l’existence pour, non pas éduquer, mais effrayer. Faire peur, le leitmotiv du siècle.

L’acrylamide est un des composés carbonylés résultant d’une cuisson quelconque lorsqu’un acide aminé et un glucide sont en présence. Plus c’est chaud, plus il y en a ! Ce n’est pas un contaminant comme le suggèrent quelques atrophiés du vocabulaire, mais un composant naturel synthétisé par la chaleur. Pour plus de détails il suffit de consulter toute encyclopédie à l’article  » réaction de Maillard « .

explication schématisée réaction de Maillard

Ce processus, découvert par hasard lors d’une expérience conduite en 1910 par Louis-Camille Maillard, explique le brunissement et la modification du goût des aliments cuits. Mais plus important encore est la constatation du phénomène même à basse température, notamment dans le corps humain provoquant le vieillissement par oxydation des cellules. Le diabète accélère le mouvement sur les artères. Les substances induites sont pour la plupart toxiques et cancérigènes. On le sait depuis des lustres. Faire griller ses toasts le matin, sa côte de bœuf avec frites à midi et déguster une crème brûlée avec un biscuit le soir nous les fait ingérer en quantité, et notamment l’acrylamide.

Jusqu’à ce jour pas grand monde s’en préoccupait et vivait peinard en savourant le menu cité supra. Les industriels de l’alimentaire le prenait en compte dans leurs procédés de fabrication, notamment les laitiers, afin d’en limiter, si tant faire se peut, la synthèse. Tout allait pour le mieux sur la route de la vie où tout est chimie.

Aujourd’hui, grâce à quelques cerveaux redécouvrant l’eau chaude, cette route que chacun croyait sans encombre se pave sans cesse d’obstacles qui nous incitent à rebrousser chemin et rentrer dans notre coquille. Ils doivent jouir à faire peur.

Bientôt, à les écouter, il ne faudra plus manger, boire ou respirer. Car, volens nolens, la réaction de Maillard est inhérente à la vie et ne peut être évitée. Ne restera alors qu’à disparaître, ou mourir si vous préférez. Ce, qu’à Dieu ne plaise, surviendra tôt ou tard quoi que l’on fasse.

Chemin

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