20 octobre 2019 § Commentaires fermés sur Un climat de grève § permalien
Photo perso. DR
Sans rémission sur le village, depuis deux jours tombe la pluie. Ce dimanche 20 devait avoir lieu la brocante annuelle d’octobre. Les trois précédentes étalaient leurs stands sous un soleil d’été. C’était trop beau pour que cela continue. Celle d’aujourd’hui fut annulée faute de participants et de chalands. L’évènement me fait souvenir des propos que j’entendais autrefois de la bouche des anciens selon qui, sentencieux, cette débauche d’objets volants dans le ciel, avions, fusées et autres satellites, allait détraquer le temps. Ils ne sont plus là pour y trouver corrélation du genre : « Je te l’avais bien dit, fiston. » Il est remarquable de noter que toute modification du temps entraîne les assertions comminatoires sur le changement dû aux activités humaines. Comme si la pluie devait tomber à date fixe, le soleil chauffer tel jour, le froid s’installer selon un calendrier précis ou la tempête ne souffler que les jours fériés. S’il y a un domaine, malgré qu’on en ait, où l’homme ne peut rien, c’est bien celui de la météo. La nature est immense et fait ce qu’elle veut, déraillant quelquefois. Nul contrôleur n’est susceptible de canaliser ses errances. Comme chez les cheminots, ces profiteurs de nos impôts, qui ont déclenché une grève inutile suite à l’accident d’un TER percutant un convoi routier bloqué sur un passage à niveau. Grève prétexte en la nommant droit de retrait pour cause d’insécurité, réclamant la présence, auprès du conducteur, d’un contrôleur pour l’assister, les parcours régionaux n’en comportant plus depuis longtemps. Comprenant la démarche cousue de fil blanc je m’insurge contre l’ignominie de la raison invoquée. L’accompagnement d’un second employé de l’entreprise dans les wagons n’aurait rien modifié au déroulement de l’accident, tout comme de la sécurité puis de la prise en charge des voyageurs, sinon qu’il aurait pu provoquer des blessures sur une personne supplémentaire, voire sa mort si ce contrôleur, au moment du choc avec l’obstacle, s’était trouvé se baladant entre les sièges des voyageurs, voltigeant alors et s’écrasant à son tour sur un montant ou paroi métallique comme il y en a tant dans une rame. Ce n’est pas être fataliste, mais réaliste, de dire que rien ni personne ne peut éviter la survenue d’un accident, pas plus que modifier le climat selon sa convenance personnelle. Mais c’est une vérité de dire que ce mouvement de grève déclenché un jour de départ en vacances est une malhonnêteté commise par des cheminots qui ne savent plus respecter ceux grâce à qui ils sont payés, voyageurs et contribuables. Je me souviens d’un trajet ferroviaire que j’effectuai il y a bien longtemps, du temps où les trains étaient compartimentés avec couloir latéral. C’était, encore, quelques jours après une grève. Le contrôleur tapota la vitre, nous signifiant la vérification de nos billets. Mon tour venant, avec le sourire, je lui indiquai que je refusais, faisant grève à ma façon. Acceptant la réflexion avec bonne humeur, m’indiquant que j’avais raison, je lui tendis quand même le sésame qu’il poinçonna en riant et me remerciant quand bien même je l’avais fait patienter malicieusement. En transportant les passagers gratuitement, grèves et grévistes auraient une autre allure évitant à ces derniers d’avoir un train de retard sur les idées, comme le disait Léon Bourgeois à propos des partis.
7 octobre 2019 § Commentaires fermés sur 3 octobre – Le cafard me gagne § permalien
Zemmour (capture Youtube)
J’ai craint le pire et le cafard m’a gagné en voyant Enthoven installé derrière le pupitre d’orateur de la convention de la droite, hétéroclite ramassis, cœurs desséchés d’un parterre râtelé par M. Maréchal. Aurait-il changé le chronico-philosophe ? Non point ! Ouf, je respire ! Invité par les populistes, il répondait aux éructations insanes de Zemmour, penché sur le pupitre, faciès cafardeux avant Ménard, nullard, qu’il n’était besoin de contredire. Enthoven opposait son sourire au rictus momifié des deux autres. Alors ça n’a pas manqué, les huées et les quolibets, insultes, injures, menaces, fusèrent à son encontre. Ne devait pas être très à l’aise dans cette galère le prof de philo et pourtant l’image était belle comme l’antique. Samson face à trois mille Philistins et en tuant mille armé d’une simple mâchoire d’âne. Sinon que ce jour-là nul ne fut tué dans l’amphithéâtre plein comme un œuf de saurien malgré l’envie que devait en avoir certains qui ne furent nullement convaincus et en aucun cas chassés de leur courant idéologique. La question que je me pose, n’étant pourtant pas de ceux qui s’indignent de dialoguer avec quiconque le souhaite, mais face à face, fût-il un adversaire, est de savoir à quoi cela a-t-il pu servir ? Est-il concevable de grimper sur scène lors de la tournée d’un chanteur pour tenter de démontrer à ses fans qu’il a une voix de fausset ? Au risque de se faire lyncher.
Cafard (capture d’écran)
Au fait, dans l’interprétation des rêves à l’usage de l’Islam, rêver de cafard peut présager une bonne chose si la bestiole est rouge ; en revanche si elle est noire le pire est à craindre.
20 septembre 2019 § Commentaires fermés sur Ma coiffeuse, Quinte-Curce et Cicéron § permalien
Hier matin, séance chez ma coiffeuse. Dans le village n’existe aucun commerce. Hormis un cabinet d’infirmières et de kinés. Il faut aller au bourg voisin, et encore n’y trouve-t-on qu’une boulangerie, un bureau de tabac, deux garagistes, deux médecins, une pharmacie et pour quelques mois encore un salon de coiffure. Le maire dudit bourg n’a rien fait pour la retenir, refusant un permis de construire, alors que les propriétaires du local commercial où elle officie le veulent récupérer. Elle partira donc ailleurs dès le début de l’an prochain. Pendant que j’attendais mon tour, sous sa main experte un anglais peu loquace devenant quasiment chauve, je pensais à son système de remise et me permis de lui affirmer qu’il n’était pas justifié d’offrir la onzième coupe de cheveux après les dix premières payées, quand bien même j’appréciais le geste. Précisant que toute peine méritait salaire et qu’offrir gratuitement une tâche revenait à la dévaloriser. Elle me répondit que les gens n’aimaient pas les remises. Ça ne les intéresse pas, même à moitié prix. Et puis, ajouta-t-elle en un sourire, ce n’est que la coupe, sa main d’œuvre, faisant payer tout supplément. Mon anglais en bénéficia. C’était le numéro gagnant du jeu des ciseaux. Je ne sais s’il comprit tout ce que j’avais dit, mais il partit enchanté après avoir repris rendez-vous pour le mois suivant. Vivement l’année prochaine devait-il songer en sortant s’il la suit dans son futur salon. Et c’est ainsi que le commerce survit péniblement, que les compagnies aériennes font faillite en rognant les tarifs et que le temps s’écoule sans que l’on s’en aperçoive.
Spinoza, dans sa préface à son « Autorités théologique et politique », évoque la superstition et cite Quinte-Curce qui affirmait que « La superstition est le plus sûr moyen auquel on puisse avoir recours pour gouverner la masse. » Il n’est pas une affirmation plus juste depuis toujours et particulièrement efficace en cette période de peur climatique totalement infondée. La nouvelle superstition c’est le grand Satan CO2, et l’infaillible parole du Pape est celle du Giec. Dieu étant le Climat devant lequel on se prosterne. Une cohorte d’apôtres diffuse la bonne parole qu’une sainte traversant les mers va porter pour convaincre les impies.
Retour de balade aujourd’hui les poches pleines de noisettes. Avec le vent violent de ces jours derniers elles tombent des arbustes et le chemin blanc derrière la maison en est jonché. Je m’arrêterais à chaque enjambée pour les ramasser si j’avais de plus grandes poches à mes pantalons. Je comprends les écureuils qui thésaurisent, c’est un fruit délicieux ; ils n’auront pas la peine de grimper dans les branches pour les cueillir, j’en ai laissé suffisamment pour plusieurs hivers.
Retour de balade donc et les nouvelles lues m’informent du procès Mélenchon, vous savez cet individu, victime de complots en tout genre, colérique, qui n’accepte pas d’être traité comme tout le monde. Et il ne l’est pas d’ailleurs, pas encore en tout cas, car n’importe quel quidam, après une comparution immédiate, aurait dormi en prison pour outrage à magistrat et agents s’il avait agi comme lui et ses comparses le firent lors de la perquisition des locaux du parti. À tout le moins se serait-il retrouvé en garde à vue. Cicéron dans son traité des Lois, livre III, chapitre II, précise que « Il ne suffit pas que les citoyens soient soumis aux magistrats et leur obéissent, nous voulons aussi qu’ils les honorent et les aiment. » C’est peut-être beaucoup demander d’aimer un magistrat, surtout s’il vous condamne, mais tout au moins le respecter. Il ne fait qu’appliquer la loi que des députés ont approuvée. Mélenchon devrait feuilleter Cicéron au lieu de relire son dernier bouquin quand des caméras le filment à l’Assemblée nationale, là où les lois sont justement votées.
11 septembre 2019 § Commentaires fermés sur Violents et violeurs § permalien
Démocrite affirmait que « Nombreux sont ceux qui commettent les pires forfaits, mais fournissent d’excellentes raisons. » A priori je constate que rien n’a guère changé depuis deux mille cinq cents ans. Il ajoutait, deux pensées plus loin, compilées par Stobée, que « C’est dans les actes et la conduite qu’il faut rechercher la vertu, et non en paroles. » À relire régulièrement les philosophes grecs d’avant et après Socrate, on se demande pourquoi tant d’auteurs son venus ensuite pour n’apporter rien de plus. Car tout est dit, de Thalès, le premier philosophe, jusqu’à Marc Aurèle en passant par Platon, il n’y a qu’à puiser pour se fixer une conduite de vie. Ce qu’un bon nombre de nos contemporains ne font et ne feront jamais. Quand j’entends par exemple ces hommes violeurs ou violents, dont certains se posent en censeurs, théologiens et autres moralisateurs, s’embrouiller dans des palabres incertains allant jusqu’à la palinodie pour se justifier et affirmer la main sur le cœur que le revirement du jour n’est dû désormais qu’au souci de vérité, la crainte d’un jugement hâtif et forcément accusateur ayant précédemment développé en eux l’exigeant besoin de nier d’emblée toute faute, quand je les entends minimiser leurs forfaits la nausée me submerge et me révulse ; mais ils ne dupent qu’eux-mêmes. Quand, de plus, l’un d’entre eux ose citer plus de quatre vingt fois le nom d’une victime dans un livre qu’il fait paraître, répandant ses turpitudes en tartines indigestes, c’est en rajouter à l’ignominie, démontrer qu’aucune morale, aucune règle ne conduit la vie qu’il mène et prouver par là-même d’une quasi certitude les actes qui lui sont reprochés. Il n’est pas nécessaire de nommer ces capons, doublement criminels en actes et en paroles, non par crainte – il ferait beau voir et d’ailleurs tout le monde les reconnaîtra – mais tout simplement parce que les sortir du néant qui leur convient serait trop grand honneur pour eux qui n’en ont pas. Ils feraient mieux d’avoir la décence de se taire, même après avoir purger leur peine, car ils ne sont que bassesse. Le véritable truand – et je me répète sans aucun doute – qui reconnaît ses crimes, les assume, est plus respectable que ces lâches qui frappent ou violent une femme puis se tortillent, gluantes anguilles, lorsqu’ils tentent, pris dans la nasse, d’échapper à la justice.