
Treize soldats sont tombés hier au Mali. Je pense à ces familles qui vécurent les mêmes affres que nous à l’annonce de leur mort. Cette cataracte glacée qui nous submerge soudain, nous enveloppe, noie notre raison, quand, après les coups discrets à la porte d’entrée, pénètrent dans la maison ceux qui viennent, sans trop savoir comment, nous informer du pire. Alors taisez-vous, vous qui, députés soumis à un pacifisme utopique, racolez vos électeurs, vous qui, les corps pas même encore rapatriés, demandez, à l’abri des ors du Palais Bourbon, le retrait de ces soldats et ce qu’ils allaient faire là-bas. Leur métier, vous répondrai-je. Et, comme je l’ai par ailleurs écrit, nos armées n’étant plus conquérantes mais défensives, appelées par d’autres peuples pour les protéger, puisqu’elles existent nécessairement, plongés que nous sommes dans un monde incertain, redoutable, menaçant, elles acquièrent sur ces terres lointaines non seulement leurs lettres de noblesse, mais surtout l’endurance, l’exercice indispensable, l’expérience douloureuse, afin de n’être pas armées d’opérette comme vous aimeriez sans doute qu’elles devinssent inéluctablement en restant cantonnées dans leurs casernes ou leurs bases.
Que ces soldats reposent en paix.
Que ces soldats reposent en paix.
Cher Patrick
Je suis sensible à ton message et j’ai une révulsion épidermique lorsque j’entends les commentaires convenus de certains politiciens.
Grâce à l’engagement sans réserve de ses soldats nos libertés sont à ce jour préservées.
Bien à toi
Leandre
Bonjour Léandre,
Merci de ton message. Les députés LFI à l’origine de cette polémique auraient peut-être pu attendre pour évoquer la fin de l’opération Barkhane au moins le retour des corps, mais surtout la fin des cérémonies et des hommages rendus.
Le temps de discuter n’est tolérable que lorsque les esprits sont apaisés.
Amitié
Patrick