» En avant, matelot, ce n’est pas un petit vent de noroît qui souffle qui va nous faire changer de cap !
– En avant toute, commandant ! »
Je ne sais pas si les termes de ce dialogue sont bien ceux d’un commandant à la barre, pas plus ne sais si un bon marin se cache sous la barbiche du premier ministre actuel, après tout, bien qu’ayant vécu moi aussi dans une ville de marins, je suis certes moins qualifié que lui pour juger, mais je note qu’en matière de direction ce dernier a des allures de grand débutant.
L’autre dimanche il prit la parole pour affirmer, face à la colère montante des laissés-pour-compte, ces gilets jaunes barrant les routes, qu’il poursuivait sa course, gardait le cap vers la tempête sociale qui s’annonçait.
Ou il est autiste pour n’avoir rien entendu, malgré ses dires, ou bien il a séché les cours de l’ENA lors du traitement du problème.
À moins qu’il ne se prît pour Éole soufflant sur des braises.
Car il ne fallait pas être grand clerc pour subodorer que son inutile prise de parole allait déclencher des vents contraires en affirmant poursuivre la politique de taxe engagée sans ajouter un mot pour envisager un éventuel dialogue.
Parler pour ne rien dire, c’est une technique bien connue de tout politique, mais impardonnable à tout bon capitaine face au danger ; sinon le bateau coule et le pacha avec lui.