Aujourd’hui, ici, c’est l’Europe et sa rigueur ; son adolescence se poursuit avec les rebellions inhérentes à la jeunesse, les erreurs, les déboires, les fautes, également les promesses.
Une nation ne se construit pas dans le temps d’un homme. Il lui faut de plus longues années pour croître et acquérir maturité, sérénité. Ce temps viendra où nous verrons véritablement ces petits États enfin fédérés dans une entité apte à survivre, économiquement, culturellement, défensivement. Face aux géants que sont aujourd’hui les USA et la Chine, demain l’Amérique du Sud et l’Inde, puis la Russie, si son peuple parvient à se défaire de l’allégeance héréditaire qui le lie aux dictateurs, plus tard l’Afrique, si ce continent s’émancipe enfin des rivalités tribales et fanatiques qui le rongent plus sûrement qu’un désert de sel ceux qui s’y perdent, sans compter les alliances qui se créeront dans le monde, qui se créent aujourd’hui en Amérique du Nord ; face à ces puissances, que seraient économiquement nos microcosmes sans une union réelle ? Et face aux périls que représentent des trublions arrogants, que serait chaque petit pays avec sa petite armée, sa petite police, institutions qui s’anémient au fil de restrictions budgétaires ? Le temps est venu de faire fi de nos idéologies patriotiquement mesquines. Économie, justice, défense, toute administration nécessaire à la marche d’un État doit devenir commune. Avant, plus tard, bien plus tard, qu’une langue européenne émerge.
Utopie ? L’avenir le dira, mais quel eût été l’étonnement des peuples des provinces du Moyen Âge à la prédiction de leur unification ? Plus proche de nous, quel est celui qui n’eût pas souri, au cœur des conflits meurtrissant les débuts du siècle dernier, à l’évocation d’une Europe pacifiée ?
La marche des peuples est lente, inexorable cependant vers un rapprochement salutaire et fraternel des ennemis qui s’affrontaient hier.
Et ces ennemis, dans leur relent d’un nationalisme désuet, stérile, étroit, œuvrent pour saper les fondements que des esprits ouverts étaient parvenus à sceller.
Pour obtenir quoi ? La satisfaction égoïste d’une victoire personnelle, celle des pauvres types que le mensonge, la désinformation et l’extravagante ignorance, l’inculture aura seule conduite. Pour qu’aussitôt, tels des Ponce-Pilate effrayés d’avoir entrouvert cette boîte de Pandore, se désintéressent de ce qu’ils ont obtenu, incapables d’assumer leur faute.
Inconséquents dans leurs propositions, leurs discours, ils le sont encore et toujours face à leur responsabilité. Fantoches de la politique, terroristes de l’avenir, assassins de l’espoir, voilà ce que sont ces partisans d’un éclatement de l’Europe, d’un repli sur soi, d’un rejet de l’autre. Voilà ce que sont tous les Johnson et autre Farage s’activant, afin d’en bloquer l’irrigation, au cœur de chaque état dans un populisme passéiste, irresponsable et néfaste.
Thrombus à dissoudre, ils le seront par la volonté irréfragable des peuples à vivre et circuler librement.
Brexit
5 juillet 2016 Commentaires fermés sur Brexit