A Rouen, un jeune homme de vingt six ans a été égorgé par son codétenu, âgé de vingt ans, détenu préventivement pour une enquête sur une affaire de meurtre par arme blanche. Ce dernier avait tenté de se suicider et s’auto-mutilait. Jugé non dangereux, il avait été décidé de rompre son isolement en le plaçant avec un autre détenu. La seconde question que je me pose, concerne l’intérêt de la détention provisoire. Là encore existe un arsenal de solutions alternatives allant du bracelet électronique au contrôle policier strict; pourquoi pas, dans les cas graves, ne pas envisager un enfermement à domicile avec un fonctionnaire en faction? Risible? Onéreux? Pas assez de gardiens? On le fait bien pour les vieux, par un souci d’humanisme et d’économie, envoyant à leur domicile des bataillons d’aide-ménagères, d’infirmières et autres para-médicaux. On peut le faire aussi pour d’autres causes. Il n’est que de voir le nombre de policiers aux abords d’un ministère, d’une ambassade ou d’une résidence aoûtienne d’un ministre pour savoir qu’on n’en manque guère; il n’est que de voir le nombre de gendarmes se réjouissant du travail passionnant, l’oeil rivé sur une paire de jumelles, consistant à relever l’excès de vitesse spectaculaire d’un automobiliste, pour se dire que c’est possible; il n’est que de voir le nombre de policiers municipaux, calepin en main et crayon sur l’oreille, se penchant amoureusement sur le pare-brise de nos automobiles pour savoir qu’on regorge de ces factotums pour s’imaginer que leur tâche pourrait être plus utile.
Ces deux hommes n’auraient jamais dû se rencontrer. Le hasard a voulu que leurs chemins se croisent, pour le malheur d’un homme jeune, condamné parce qu’il avait bu et partant meurtrier en instance.
Ne doit-on pas aussi faire ce même procès d’intention à celui qui s’abreuva de la loi? Car si un excès de boisson peut, potentiellement, tuer, un excès de loi aussi.
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